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Live reports / 22.12.2016

Electro Deluxe, Guts

La salle Jacques-Brel est pleine à craquer pour la dernière soirée du festival rock – au sens large – Les Aventuriers. Il faut dire que les programmateurs n’ont pas fait les choses à moitié en proposant, pour un prix plus que raisonnable, une double affiche alliant ce qui se fait de mieux du côté de la soul et du hip-hop sur la scène française.

Après une courte ouverture rock assurée par Dani Terreur, vainqueur du tremplin organisé par le festival, c’est Guts qui se présente le premier sur la scène, accompagné de son live band. Pour cette date hors tournée, pas de Leron Thomas ni de Tanya Morgan, mais Wolfgang Walfbrun, chanteur des Ephemerals et des excellents Marvellous, et le rappeur d’Atlanta installé en France depuis de plusieurs années Beat Assaillant assurent bien plus qu’un remplacement aux côtés de l’habituée Mary May, toujours aussi pertinente. Pour Guts, la présence des musiciens, toujours emmenés par l’excellent Florian Pellissier aux claviers, n’est pas juste un gadget mais la possibilité de faire évoluer continuellement le show et aucune de ses prestations ne ressemble tout à fait à la précédente. Ainsi, ce soir, le tube Want it back s’agrémente d’une chorale de collégiens très enthousiastes et d’une longue outro instrumentale, et Wolf Walbrun se glisse sans difficulté – et sans l’imiter ! – dans les pas de Leron Thomas sur l’irrésistible Man funk, tandis que Beat Assaillant pose aisément son flow sur les morceaux extraits de “Eternal” et “Hip Hop After All”. Derrière ses machines, en chef d’orchestre ou en ambianceur, Guts assure le show pour un public très réactif, et c’est avec regret qu’on voit arriver la fin de l’heure impartie, qui se clôt sur une belle version de And the living is easy

Le temps d’un entracte, et c’est le gang d’Electro Deluxe qui débarque au grand complet, le chanteur James Copley rejoignant ses camarades après quelques notes instrumentales. Visiblement, tout ce petit monde a envie d’en découdre, et ce n’est sans doute pas par hasard si le show s’ouvre avec K.O., chanson pugilistique du dernier album, qui donne le ton d’un concert extrêmement dynamique, qui repose largement sur les titres de leur disque le plus récent. Il faut dire qu’avec quinze ans de musique dans les pattes, le groupe, avec ses sept musiciens, dont une section de cuivres particulièrement percutante, et son chanteur charismatique, est devenu une machine à groove qui ne semble craindre aucun obstacle et est sans aucun doute un des groupes les plus efficaces de la scène française – même si cela se fait au prix d’un show sans grandes nuances. Au final, après une version très efficace de Stayin’ alive – oui, le titre des Bee Gees ! –, James Copley peut lancer sans risquer d’être contredit « vous êtes Electro Deluxe » à un public en transe, qui n’a cessé de danser de toute la soirée…

Frédéric Adrian