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Live reports / 29.06.2021

Echoes Of, New Morning, Paris

19 juin 2021.

Une semaine tout juste après la réouverture des lieux, c’est à d’autres retrouvailles qu’invitait le New Morning, avec le retour sur scène, après plus de huit mois de silence contraint de l’orchestre maison, Echoes Of, qui fêtait là ses 5 ans et quelques d’existence. Depuis fin 2015, en effet, ce groupe all star de la scène soul parisienne anime régulièrement le club de la rue des Petits-Ecuries. Spécialisé dans le son des années 1970-1980, le groupe a fait ses gammes en organisant des concerts thématiques, généralement consacrés au son d’une ville en particulier (Chicago, Détroit, Dayton, Washington…) et en accompagnant quelques vedettes de passages (Junior, Howard Johnson, Marva King). Il se prépare à passer à l’étape supérieure en proposant un répertoire original, dont quelques titres sont présentés ce soir en exclusivité.

Entre le temps orageux du soir et le set tempétueux de DJ ATN – un autre habitué du lieu, qui participe aussi à l’aventure Echoes Of –, le public est déjà à ébullition quand les musiciens passent la porte des coulisses. À la formation de base (Jeeb’s Paliès à la batterie, Carel Cléril à la basse, Corentin Pujol aux claviers, Émilien Gillan à la guitare, Gael Le Prince Caetano aux percussions, Kevin le Bellec à la guitare, Jean Bon “Bidou” à la trompette et Théo Philippe au saxophone) s’ajoutent comme d’habitude trois voix invitées, celles de Kissia San, Natacha Jeunet et Agyei Osei, qui ont tous fait leurs classes dans différentes formations de la scène soul française. 

Après une intro instrumentale très worrellienne assurée par Pujol, qui assure également les fonctions de directeur musical de l’ensemble, place aux classiques empruntés aux répertoires venus de Philadelphie, Détroit et Dayton, que se partagent les trois chanteurs, chacun chargé suivant les morceaux des chœurs ou de la partie principale. Pas de titres trop évidents au programme, mais une sélection de morceaux musclés et accrocheurs bien connus des amateurs, comme Such a feeling d’Aurra, Bodyshine d’Instant Funk ou Sound of music du groupe Dayton.

Propulsé par une section rythmique qui ne s’autorise aucune baisse de régime – et la présence de percussions vient ajouter de la puissance à l’ensemble –, Echoes Of est une irrésistible machine à funk qui, sur le premier set, ne s’offre un moment de répit que le temps d’une belle version de Love TKO en mode blues. Même assis, le public réagit avec un enthousiasme débridé à la puissance de feu du groupe et peine à rester sur son siège.

Glissés comme en contrebande dans le programme, quelques titres originaux – Love cares, Expanse my pants – s’inscrivent dans la continuité et ne déparent pas, même aux côtés du Get it right écrit par Luther Vandross et Marcus Miller pour Aretha… Les contraintes de la vie réelle m’imposent d’abandonner les lieux à l’issue du premier set, mais c’est clairement à regret, la bonne nouvelle étant que le groupe est d’ores et déjà attendu au même endroit en octobre pour une soirée consacrée au répertoire de Prince !

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Sophie Fenot

Echoes OfFrédéric Adrian