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Live reports / 20.11.2017

Diunna Greenleaf & Christone “Kingfish” Ingram

Belle affluence pour accueillir à nouveau Diunna Greenleaf dans l'enceinte huppée du Jazz Club Étoile. L'année dernière elle bénéficiait de peu de temps de scène puisqu'elle partageait l'affiche avec Eddie Cotton et Grady Champion. Cette fois c'est elle la patronne et on profite pleinement de son charisme. Un brin espiègle et volontiers portée sur l'humour, Greenleaf a un talent particulier pour incarner ce qu'elle chante. Une autorité dans la voix qui s'impose sans forcer, et même si elle a toujours tendance à étirer certains morceaux au-delà du raisonnable, ses mises en situation et sa façon de titiller les quatre types qui l'entourent confèrent une saveur réjouissante à sa prestation.

 


Diunna Greenleaf

 


Eric Parker, Diunna Greenleaf, Galvin Moolchan, Henrik Poulsen

 

 

 

 

Venue avec Eric “Sparky” Parker et Galvin Moolchan, deux jeunes complices de Blue Mercy, son groupe régulier, la chanteuse texane s'adjoint aussi les services d'un bassiste danois, Henrik Poulsen. Un trio appliqué, à l'écoute, efficace et moins lisse qu'au premier abord (Eric Parker fera mouche plus d'une fois en décochant des solos nerveux bien sentis) qui bénéficie en outre d'un atout supplémentaire en la présence de Christone “Kingfish” Ingram. On l'entend peu (mais bien) chanter ce soir (il n'a droit qu'à un titre en début de set), mais le guitariste de Clarksdale a une maturité blues dans le bout des doigts qui ne correspond pas à ses 18 ans. B.B. King, Albert King et Hendrix sont assimilés et s'il a une tendance un peu systématique à appuyer sur sa pédale d'overdrive en milieu de solo, sa dextérité et son sens du placement sont remarquables en son clair. Notamment sur ce Boom boom man bien poisseux de Greenleaf. L'ensemble se fait funky dans Back door man, nous embarque dans un juke-joint texan dans I can't wait et a aussi du feeling à revendre quand les choses s'apaisent pour mieux se tendre (Takin chances).

 


Christone “Kingfish” Ingram

 

 

 

 

 

Et puis Greenleaf et sa bande ont le chic pour conclure en beauté. Le premier set avec Trying to hold on, compo phare de la chanteuse et modèle de shuffle en mineur à flanquer le frisson. Le deuxième d'une manière moins attendue en propageant fièrement l'énergie contagieuse du If you want me to stay de la Family Stone. Affaire rondement menée.

Nicolas Teurnier
Photos © J-M Rock'n'Blues

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