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Live reports / 01.12.2015

Daymé Arocena

Dernière découverte de l’homme de goût professionnel Gilles Peterson, qui l’a enregistrée dans le cadre de son projet Havana Cultura et vient de publier son premier album sur son propre label, la jeune chanteuse cubaine Daymé Arocena se produisait à Paris, à l’occasion du festival Worldstock, dans le cadre élégamment décrépi des Bouffes du Nord. Vêtue et coiffée de blanc, c’est toutes vocalises dehors qu’elle déboule sur scène avant de se lancer dans un programme composé des chansons extraites de son disque “Nueva Era”, qu’elle interprète accompagnée d’un petit groupe plutôt classique (deux percussionnistes, un bassiste, un pianiste).

Souvent introduites par une petite anecdote rigolote, les meilleures chansons du disque, comme Dust et El Ruso, prennent vie sur scène grâce à la présence et au sens de l’humour de la chanteuse, mais tout le répertoire n’est pas à la hauteur de ses talents d’interprète et elle se perd par moment dans des vocalises très artificielles, la faute peut-être à un orchestre sans ressort. C’est d’autant plus dommage qu’elle fait preuve, lorsqu’elle “lâche les chevaux” sur la fin de certains titres, d’une présence qui laisse entrevoir un potentiel d’intensité non négligeable, qu’un contexte musical plus stimulant lui permettrait peut-être de libérer. En rappel, c’est accompagnée de son seul pianiste qu’elle donne une belle version, toute en émotion, de son Come to me. Malgré quelques réserves, donc, une découverte agréable, qu’on aura sans doute l’occasion de croiser régulièrement sur scène dans les prochains mois.

Frédéric Adrian

 


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