Soba, Fiman
11.10.2024
;
D.K. Harrell confirme enfin sur disque toutes les promesses faites dans les vidéos qu’on pouvait trouver de lui en ligne. Il ne le fait pas n’importe comment puisqu’il a enregistré ce disque aux studios Greaseland de Kid Andersen avec une équipe de rêve, Kid Andersen lui-même, Jim Pugh, Jerry Jemmott, Tony Coleman, une section d’instruments à vent, des cordes et des chœurs avec Lisa Andersen, Tia Carroll, Quique Gomez et Alabama Mike.
Avec une telle équipe, on s’attend à une réussite, mais peut-être pas à ce point-là. À 25 ans, D.K. dégage une autorité confondante au chant et à la guitare : placement, rythme, contrôle de puissance, décontraction, il maîtrise tout, avec un naturel qui en dit long sur son travail et son talent. On pense à un nouveau B.B. King, jeune dans le monde d’aujourd’hui, qui intègre dans son blues intrinsèque la modernité du funk et des techniques sonores tout en restant ancré dans la tradition. Sa voix est légèrement acidulée, avec un léger vibrato, son jeu de guitare est précis, avec des notes tenues et vibrantes et des séquences rapides qui jouent avec les temps.
En ouverture, le shuffle-titre est triomphant, immédiatement suivi d’un premier morceau funky, tendu, avec un solo de guitare qui part comme une voiture de sport vintage, et d’une ballade mélancolique avec des arrangements de cordes à tomber. Les deux parties de Not here for a long time sont superbes, funky, avec une ligne de basse énorme, une batterie sèche, une guitare nerveuse et une ambiance festive dans la deuxième partie dont la fin est particulièrement savoureuse. La rythmique est somptueuse, les arrangements des cuivres sont partout excellents, l’orgue est groovy, le tout baigne dans une ambiance “live” délicieuse, c’est un disque qui va marquer l’année 2023 et les suivantes.
Christophe Mourot
Note : ★★★★★ (Pied + Scoop)
Label : Little Village
Sortie : 22 mai 2023