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Live reports / 01.08.2016

Con Brio

Précédés d’une rumeur flatteuse, le septet de San Francisco faisait ses débuts sur une scène française, dans la foulée de la sortie d’un premier album dont la chronique figurera dans le prochain numéro de Soul Bag. Habitués aux grandes scènes de festival – ils étaient quelques jours plus tôt au North Sea Jazz Festival de Rotterdam – et aux ambiances débridées de la scène “jam bands” américaine – ils ont assurés la première partie de Galactic, notamment –, les membres du groupe n’ont pas semblé déstabilisés par la petite scène du Duc des Lombards et par l’ambiance feutrée du club, profitant même de l’opportunité pour interpréter, de leur propre aveu, des titres plus calmes qui apparaissent rarement dans leur programme de concert, comme Honey, issue de l’album. Sans surprise, c’est évidemment le répertoire de ce disque qui constituait la base du concert, ouvert par la chanson titre Paradise. Sur scène, les morceaux prennent une autre dimension, faisant la place à l’improvisation sans sombrer pour autant dans la complaisance, le chanteur ayant le goût de la citation bienvenue – du Fly like an eagle de Steve Miller au Man’s world de James Brown.

Emmené par le chanteur Ziek McCarter, aux faux airs soigneusement cultivés de Sly Stone d’époque, le groupe confirme tout au long de sa prestation la pertinence des éloges entendus, combinant énergie d’ensemble et finesse des solos, confiés pour l’essentiel aux deux cuivres et au clavier. Si la nature des lieux ne leur permet sans doute pas de donner à leur show son amplitude habituelle, le groupe parvient sans problème à conquérir un public qui, pour sa grande majorité, n’était pas venu spécifiquement pour lui et qui se laisse prendre au jeu et finit par chanter avec McCarter. Nul doute qu’on n’a pas fini de croiser les membres de Con Brio sur les scènes de France !

Frédéric Adrian

 


© Celeste Lindahl