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Live reports / 13.12.2016

CHICAGO BLUES FESTIVAL 2016

La vieille grange ouest-flandrienne aux poutres scéniques casse-têtes, tables-tonneaux et sièges de cinéma récupérés, accueillait la tournée annuelle du Chicago Blues Festival, cette fois teinté de soul blues mississippien. En effet, l’accent est porté sur la scène de Jackson, avec ses influences Malaco-Denise LaSalle ou l’alliance urbaine entre un Eddie Cotton Jr. (vo, g) à l’héritage B.B. King revendiqué, la rugosité racinienne de Grady Champion (vo, hca, g), une section rythmique funky et un claviériste créatif soul-synthé (Darryl Cooper) aux cascades de notes. D’emblée, ils se présentent tous en scène (Myron Bennett, b ; Kendero Webster, dm), comme un groupe, même hors set, s’interpellant alors comme dans un temple baptiste. C’est l’ex-présidente de la Blues Society de Houston qui ouvre.

Diunna Greenleaf : Big mama s’il en est, elle domine très rapidement le club, interprétant ses titres avec nuances, sensibilité et humour, sans les clichés vocaux si souvent rencontrés. Hommage à Smokin’ Joe Kubek et à son épouse et saynètes familiales bien senties. Elle ne s’en laisse pas conter par les mecs, c’est sûr !

 


Diunna Greenleaf

 

Grady Champion : anecdotique à la guitare, en revanche il apporte la touche terroir avec son harmonica au sound uniformément “papier de verre” et sa voix grinçante. Mais belle association partenariale et un pétillant regard malicieux apprécié… des spectatrices du premier rang. Répertoire dansant-party un peu trop appuyé.

 


Grady Champion

 


Grady Champion, Darryl Cooper

 

Eddie Cotton Jr : Même s’il est trop influencé par B.B. King, il n’en apporte pas moins de longs phrasés mélodieux, remarquablement construits. Peu d’action-détente ou de call and response mais des sonorités claires, attachantes aussi chantantes que sa voix. Reprendre un The thrill is gone avec émotion n’est pas dans les cordes de tous les guitaristes. Sobriété, densité et honnêteté : son message nous convertit sans fioriture et tous terminent sur un medley Elmore James-Little Milton un peu trop “touristique”. Après tout, Chicago constitue le terminus de la blues trail du Mississippi.

André Hobus
Photos © Liliane Hobus

 


Eddie Cotton Jr