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Live reports / 17.07.2013

Bombino

Estampillé « blues touareg », le concert de Bombino le 28 juin lors du festival des Musicaves à Givry (sympathique commune viticole située près de Chalon-sur-Saône) devant une foule dense et joyeuse fut un moment de pur bonheur.

 

 

Après un discours pré-enregistré d’introduction du groupe, un brin grandiloquent et de moins en moins nécessaire au fil des shows, c’est par une température un peu fraîche que les musiciens nigériens investissent la belle scène installée sous les étoiles et les arbres dans la cour du domaine Thénard. Si les prenantes compositions Her Tenere et Imuhar font mouche dès les premières notes, on sent que les artistes auront besoin d’un peu de temps pour s’habituer au froid.

 

 

La chaleur, ils la trouveront progressivement grâce au formidable retour que leur envoie le public remuant au rythme de leur groove. Quelque chose de magique se produit alors pendant une version jam funky, pourtant entamée timidement, de Tar hani : à la guitare, Bombino se cherche et finit par se trouver, ses riffs intimement fusionnés à la pulsation de la batterie d'Ibrahim Emoud. La température monte d’un cran, les musiciens se libèrent, les gens dansent de plus belle et nul n’a envie que le morceau prenne fin. À partir de ce moment, le concert change de nature et se mue en orgie rurale de sons et de rythmes. Bombino transpire dès lors à grosses gouttes : « Il fait chaud comme à Agadez », dit-il simplement, heureux d’être là et de partager sa musique. Le public investit la scène, pendant un instant c’est même un joyeux bazar sur les planches, mais bon sang « ça joue » avec passion. Les jams se prolongent, le guitariste bouge comme Jimi Hendrix, l’électricité déverse des torrents de blues-funk qui prennent leur racine dans les grandes étendues de sable. On ne sait plus bien si l’on est en Bourgogne, dans le Ténéré ou à Woodstock.

 

 

En énième rappel, l’hymne rock Azamane tiliade résonne loin dans la nuit, avant que Bombino, emporté par sa fougue, ne se lance de manière impromptue dans un deuxième Tar hani funkifié. C’est avec un grand sourire que les musiciens quittent la scène et que le public vient ensuite les saluer : le concert aura marqué les mémoires. En juillet, la route de Bombino s’est ensuite poursuivie à Paris (Solidays), Cognac (Blues Passions)… En attendant d’autres dates en France dès la rentrée. Vous êtes prévenus, ne le loupez pas.

Texte : Éric D.
Photos : Emmanuel Pagand