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Live reports / 03.12.2011

BIG PETE PEARSON with GUITAR RAY & THE GAMBLERS

Qui a dit que le blues ne faisait plus recette ? Pour le premier concert blues de la saison, la scène J.-R. Caussimon de Tremblay-en-France a encore fait salle comble. Nouvelle preuve qu’une programmation régulière et de qualité peut rassembler un public nombreux. C’est à Mathieu Pesqué que revenait l’honneur d’ouvrir, seul avec ses guitares (alors que nous l’avions vu en septembre remporter le tremplin des Rendez-vous de l’Erdre associé à l’harmoniciste Roll Pignault). En picking, il transmute en folk tout ce qu’il joue, y compris Robert Johnson. A la guitare slide, jouée à plat à la façon hawaiienne, ses glissandos prennent des accents plus explicitement blues, comme dans ses excellentes relectures de Nobody’s fault but mine ou Can’t be satisfied. Dans tous les cas, Mathieu Pesqué se montre guitariste fin et puissant à la fois, chanteur affirmé avec un rapport au public simple et chaleureux. Il n’a même pas à solliciter son soutien pour lui faire reprendre en rappel Blowin’ in the wind

Mathieu Pesqué

 

Guitar Ray & The Gamblers sont déjà connus des habitués du lieu qui les ont vus l’an dernier derrière Lea Gilmore. Ils reviennent avec Big Pete Pearson, le solide chanteur de Phoenix, Arizona, révélé par Bob Corritore. Le groupe italien étonne par sa cohésion et sa maîtrise, le guitariste leader connaît l’art de retenir la note un court instant, le temps de ménager un suspense excitant. Au fil des titres, il évoquera Otis Rush, T-Bone Walker ou Guitar Slim sans jamais les imiter servilement. Le batteur m’a fait aussi belle impression par son drumming précis et stimulant. A aucun moment, je me suis pris à regretter que Big Pete ne soit pas venu avec son propre orchestre. (En a-t-il d’ailleurs un ?)

Guitar Ray et Gab Dellepiane (basse)

A 75 ans, il en impose toujours physiquement, à tel point qu’on s’attend à un chanteur puissant voire véhément. Ce qu’il peut être, mais il sait aussi faire voix de velours pour jouer les charmeurs, façon soul crooner. Avec une bonne dose d’humour en prime. Bref, il est toujours captivant, quel que soit le tempo ou le genre. Son répertoire m’a semblé en grande partie original (dont le formidable The screamer) avec de belles reprises (There is something on your mind, Tin pan alley…) et un medley de Big Joe Turner pour terminer dans l’allégresse.

Big Pete Pearson

Les autres concerts de Tremblay devraient réserver d’autres bonnes surprises, notez les : le 4 janvier 2012, Nuit du blues européen avec Howlin’ Bill, The Boogie Boys et Veronica Sbergia & The Red Wine Serenaders (!) ; le 30 mars (un vendredi) avec Tail Dragger feat. Rockin’ Johnny et Las Vargas ; le 12 mai avec Mark Hummel et les Lazy Buddies ; le 16 juin avec Mac Arnold & Plate Full O’Blues et Hobo Blues.

Texte Jacques Périn – Photos Miss Béa