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Live reports / 16.12.2015

Benoit Blue Boy + Steve Verbeke

Tous ceux qui y sont passés ne tarissent pas d'éloges sur le Belvédère à Champigny-sur-Marne. Un lieu de culture et de convivialité comme il n'en existe plus beaucoup : un bar de quartier à la déco vintage, qui depuis vingt-deux ans organise, contre vents et marées, des concerts les vendredis et samedis. De rock, jazz, chanson, world mais aussi souvent de blues. C'est petit, bon enfant, chaleureux, pas cher. Et l'été, il y a la terrasse.

Ce soir, le Parrain du blues français 😉 est au programme, mais il laisse le soin d'ouvrir à son filleul, Steve Verbeke ! Il ancre son blues dans le swamp de Louisiane avec de belles reprises de I hear you knockin' (Lazy Lester) ou Shake your hips (Slim Harpo), mais aussi quelques-unes de ses compos (Cigarette) et une version bienvenue de Neighbor neighbor (Jimmy Hughes). Question harmo, il a été à bonne école et privilégie la sonorité, travaille le volume.

 


Stan Noubard Pacha, Marty Vickers, Steve Verbeke, Christophe Garrot

 

Il cède micro et orchestre à Benoit Blue Boy qui, l'air de rien, fait preuve d'une technique stupéfiante au cours d'un instrumental en ouverture avec des effets de staccatos saisissants. Si le répertoire est bien connu, l'interprétation peut toujours surprendre. Ainsi ce soir, Benoit a décidé de chanter haut et clair – alors que parfois il préfère une veine brumeuse et marmonnée. Tout y passe, Idiot ou bien crétin, Le blues assis au fond d'mon lit, J'marche doucement, Combien, Louisiana… Derrière, la rythmique (Christophe Garrot à la basse et Marty Vickers aux drums) pulse et propulse et Stan Noubard Pacha répond à toutes les sollicitations avec la créativité et le panache qui sont sa marque. Il a même le bon goût de casser une corde, ce qui permet à Benoit de “meubler” avec un superbe Y a du papier dans mes souliers, en solo, qui évoque à la fois Sonny Terry et Boozoo Chavis !

 


Stan Noubard Pacha

 


Benoit Blue Boy

 

Steve Verbeke revient épauler Benoit à chaque fin de set. Bon temps rouler pour le premier, Descendre au café pour le second. La salle ne se faisant pas prier pour reprendre en chœur. Faut dire qu'au café, on y est !

Texte et photos Jacques Périn