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Live reports / 11.04.2017

Benoit Blue Boy avec Nico Duportal & his Rhythm Dudes

Pour le lancement d'“À boire et à Manger à St-Germain-des-Prés”, Benoit Blue Boy avait choisi… le Balajo, rue de Lappe, haut-lieu du bal musette parisien, mais depuis longtemps converti à toutes les musiques dansantes à base de swing et de rock and roll. Quiconque n'a encore jamais mis les pieds dans ce temple des nuits parisiennes ne peut qu'être impressionné par le décor rétro/kitsch et l'atmosphère qu'il dégage. Atmosphère renforcée par la fréquentation des danseurs de lindy-hop et leur look étudié. Des danseurs qui n'eurent pas à se forcer pour investir le parquet (ici dancefloor serait incongru), tant la musique proposée était de nature à les stimuler.

Coincés sur la petite scène, c'est Nico Duportal et ses Rhythm Dudes qui lancent les débats avec Now hush et autres pièces appropriées issues de leur dernier album. Ils sont suprêmement à l'aise dans ce contexte qu'ils connaissent bien et savent attiser les ardeurs chorégraphiques. Mais l'auditeur plus statique – comme moi – y trouve aussi son compte, les morceaux sont stimulants et, à la guitare, Nico fait toujours montre d'un bel engagement. Il ne tarde pas à appeler Benoit et Stan Noubard Pacha. Ainsi la fine équipe de l'album (un 25 cm vinyle, s'il-vous-plait) est réunie, les Rhythm Dudes devenant les Gaziers du rythme !

 

 

 

Au cours des deux sets, c'est l'intégralité du disque qui va être revisitée, en commençant par l'instrumental Blue à St-Germain-des-Prés, tout en swing charnu, et virtuose sans ostentation. Mais ce sont les reprises de ces rocks rigolos, parodiques jusqu'au surréalisme, dont les paroles collent si bien à la musique, qui en font tout l'attrait. Benoit peut déployer toute sa gouaille et sa malice dans T'es partie en socquettes, Une petite salade (avec de la mayonnaise), Tu m'as laissé tomber (comme une vieille chaussette), Le rock steak frites et T'es pas tombé sur la tête – immortelle adaptation de See you later alligator. Des textes qui n'engendrent pas la mélancolie et offrent en prime des occasions de solos bien sentis de guitare, de piano ou d'orgue et de sax. Auto-reprise, J'marche doucement retrouve son ascendance louisianaise grâce aux saxos moelleux et le solo “guitarslimesque” de Stan.

Jacques Périn
Photos © Patrick Van Speybrock