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Live reports / 16.05.2023

Barrence Whitfield & The Savages + The Royal Premiers, Le Ferrailleur, Nantes

11 mai 2023.

Après l’agréable claque reçue lors de leur passage à Cahors en juillet 2022, il n’était pas possible de rater le concert à Nantes de Barrence Whitfield & the Savages. D’autant que la première partie était assurée par The Royal Premiers.

Les Royal Premiers sont en formation remaniée avec le retour de Stéphane Vinet au saxophone, aux côtés d’Alexandre Chabot au même instrument, et celui de Xavier DeLa Pampa à l’orgue. Ils connaissent évidemment la musique, aussi le groupe peut démarrer pied au plancher alors que la salle, étrangement vide jusqu’à ce moment-là, se remplit quasi dans l’instant. On le sait, les Royal Premiers adorent reprendre des brûlots des années 1960 pour peu qu’ils puissent être joués avec une grosse énergie et une énorme envie de danser. Ils s’en approprient la plupart au point que cela devient “leurs” morceaux. I’m shaking, Burnt toast and black coffee, I don’t need no doctor, Little latin lupi lou, sont de ceux-là.

Ils y ajoutent I’m a good woman, I’d rather go blind, I just want to make love to you, en version musclée, et d’autres encore. Mention spéciale à I’m sad about it, car, comme la chanteuse Ivy Fof le dit au micro, c’est un morceau qu’interprètent aussi Barrence Whitfield. À sa façon, Ivy est aussi une chanteuse puissante, bien soutenue par les deux saxophones, l’orgue, la guitare de Yann Jafiol, et la rythmique solide de Franck Royal à la basse et Olivier Caille à la batterie. Les fans du groupe savaient à quoi s’attendre. Ceux qui ne les connaissaient pas sont en train de l’apprendre à leur tour, y compris les Savages qui les regardent depuis la porte des loges.

The Royal Premiers

La scène et la salle sont donc bien chaudes quand les Savages apparaissent sur scène pour quelques notes avant d’être rejoints par celui qui, malgré ses quarante années de carrière, semble toujours aussi jeune. Là encore, les fans connaissent la recette : des reprises et des originaux malaxés pour ressortir en rock ‘n’ roll speedé et brûlant. Barrence Whitfield crie. Beaucoup. Mais ses cris sont des marqueurs, des repères, pour scander les morceaux, signaler un stop and go, une tension-détente. Les Savages répondent au quart de tour. Peter Greenberg à la guitare, Tom Quartulli au saxophone, Phil Lenker à la basse et Andrew Jody à la batterie, sont affûtés comme des lames et tranchent les riffs dans le vif.

Bloody Mary, Bip bop bip, Willie Meehan, Turn your damper down, Ramblin’ woman, Georgia slop, les coups de boutoir s’accumulent. Quand vient I’m sad about it, Barrence mentionne que les Royal Premiers l’ont joué eux aussi et dit qu’ils ont du goût et qu’ils le chantent bien, en précisant que lui crie « juste un peu plus ». Le rappel se fait avec Dig yourself suivi d’un rocker sauvage non identifié, et on se retrouve soudain dans une salle rallumée en se demandant si ce qu’on vient de vivre était réel. Barrence lui est déjà à la sortie en train de serrer des mains, parler, sourire, avec une douceur qui, bien sûr, contraste avec son énergie sur scène, mais qui ne le rend que plus attachant.

Textes et photos : Christophe Mourot

Barrence Whitfield
Barrence Whitfield & The Savages + The Royal PremiersChristophe MourotLe FerrailleurNantes