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Live reports / 21.10.2020

Yasmine Kyd, La Dame de Canton, Paris

30 septembre 2020.

Hasard des calendriers bousculés : initialement prévu le 2 avril, c’est finalement à quelques semaines de la parution de son cinquième album que Yasmine Kyd donnait rendez-vous à ses admirateurs et amis pour fêter les dix ans du premier, “Earth Woman”, dans le cadre chaleureux de la Dame de Canton. Pour l’occasion, elle a fait appel à un orchestre de fidèles – Zacharie Abraham à la contrebasse, Leandro Aconcha aux claviers, Laurent Avenard à la guitare électrique et Mat’ Stora à la batterie, tous déjà présents il y a quatre ans lors du concert de présentation du troisième album (Soul Bag y était : soulbag.fr/yasmine-kyd/) –, renforcé par deux invitées, la saxophoniste Nathalie Ahadji et la flûtiste Fanny Valois. 

Bien que la fête de sortie officielle du nouvel album soit attendue en janvier, c’est par la chanson titre de celui-ci, Night sailin’, que s’ouvre le programme, avant que la chanteuse et ses complices se plongent dans le répertoire de “Earth Woman” avec Moonchild, Jailbird – pas jouée depuis la sortie du disque, a priori –, Losing your mind et Light of my life. Avec la distance d’une décennie, c’est la cohérence de l’approche de Yasmine Kyd qui frappe, tant dans l’écriture que dans l’univers musical, tant ces chansons s’inscrivent naturellement dans la continuité de la production de la chanteuse tout au long de sa carrière, confirmant sa touche personnelle.

Elle revisite ensuite quelques titres des albums suivants, de “Mythical Creatures” (Till december, et ses effets électroniques discrets) à “Showtime!” (Unconditionnal love) en passant par “Privacy Settings” (le très beau Is there a feeling, précédé comme sur l’album par l’instrumental The hideaway qui met en avant Laurent Avenard), et inaugure quelques compositions du nouveau disque, dont la jolie ballade Say it again, qui pourrait faire les beaux jours des radios mélomanes. Le format live permet aux chansons de respirer largement, et ouvre aux différents musiciens des plages solistes qui leur permettent de se mettre en valeur sans complaisance, la chanteuse assurant sans faiblir la direction de l’ensemble lors des quelques moments où le manque de répétition se fait un peu sentir.

Faute de rappel prévu, elle boucle le parcours en reprenant une deuxième fois Moonchild avec l’ensemble des participants à la soirée. Bien qu’il se soit tenu dans des circonstances particulières au vu des restrictions qui s’appliquent aux événements publics, ce concert a confirmé la place particulière qu’occupe Yasmine Kyd au sein de la scène soul française depuis maintenant une décennie. Espérons que la sortie prochaine d’un nouvel album lui permette de franchir un palier supplémentaire en termes d’exposition au grand public et de visibilité ! 

Texte : Frédéric Adrian
Photo © Julie Blech

Frédéric AdrianLa Dame de CantonYasmine Kyd