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Live reports / 23.11.2016

Yasmine Kyd

Pour fêter la sortie de son troisième (et excellent) album, “Privacy Settings”, Yasmine Kyd a choisi un lieu en dehors des sentiers battus, mais la jolie salle intimiste du Zèbre de Belleville – qui accueille généralement des spectacles de cirque et de cabaret ! – correspond bien à l’atmosphère élégante et un peu décalée de sa musique. Accompagnée des musiciens de l’album, qui sont ses complices de longue date (Zacharie Abraham à la contrebasse, Leandro Aconcha aux claviers, Laurent Avenard-Kohler à la guitare électrique et Mat’ Stora à la batterie), renforcés ponctuellement par Nathalie Ahadji au saxophone et Olivier Lainey à la trompette (ensemble ou séparément), Yasmine Kyd confirme sur scène tout le bien que l’on pensait de ses enregistrements. Ouvert par Paris jam 69 – le seul titre en français de la soirée, extrait du dernier disque –, le concert permet à Yasmine Kyd de parcourir l’ensemble de sa discographie, interprétant des titres de ses trois albums.

 


© Semsy

 

Si elle semble plutôt stressée – particulièrement au début du concert –, cela ne se ressent pas dans son chant, qui profite du contexte live et de la complicité évidente avec ses musiciens pour prendre des libertés absentes du disque qui l’entraînent plus vers le côté jazz de sa musique, sans pour autant sombrer dans la démonstration de virtuosité. Entendus en direct, les titres du nouvel album – la très belle ballade Poor heart, poor thing, la rêverie de Neapolis, la soul tranquille de (Where is) The finish line… – sont tout aussi séduisants, et on (re)découvre avec plaisir les morceaux du disque précédent, comme par exemple le très beau The way we were before the war.

Sur scène, avec son propre groupe et un répertoire totalement personnel, Yasmine Kyd confirme qu’elle est une artiste à suivre, avec un univers original. Espérons qu’elle bénéficie rapidement des opportunités nécessaires afin que le grand public puisse faire sa connaissance.

Frédéric Adrian

 


© Alain Gripoix