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Brèves / 19.07.2011

West Virginia Slim (1942-2011)

Le décès d’Archie Himons le 19 mars 2011 à Nashville, Tennessee est presque passé inaperçu des revues de blues. Il faut dire que l’homme a souvent changé d’identité et a pratiqué nombre de musiques différentes, du folk de ses débuts à la salsa, le reggae, la musique mariachi, le New Age… Sans oublier le blues sous le nom de Lucious Johnson, Jimmy Slim ou encore plus West Viginia Slim, gravant à la fin des années 1960 en Californie pour Rika des 45-tours puis pour Kent un album, “West Virginia Slim’s Electric Blues Band”, jamais réédité et devenu quelque peu mythique.
Né le 22 septembre 1942 à Williamson, Virginie Occidentale, fils d’un fiddler de renom et d’une mère pianiste, Archie Himons a appris ces instruments ainsi que la guitare et particulièrement l’harmonica sous l’influence de DeFord Bailey que connaissait son père. Il grave ses disques blues en tant qu’harmoniciste. Après des années de scènes en Colombie britannique puis en Californie, West Virginia Slim, de retour dans le Sud, a été victime d’un sévère lynchage de la part du Ku Klux Klan, le laissant écœuré des Etats-Unis qu’il quitte pour l’Amérique Centrale où il adoptera le reggae et d’autres musiques afro-latines, gravant plusieurs disques sous les pseudonymes d’Akigo Haamu puis Go Ayo.
De retour aux Etats-Unis vers 1997, s’appelant cette fois Aashid Himons, il se fixe à Nashville où il produit un programme télévisé pour PBS (Mind Orbit), crée une société de promotion des artistes noirs de Nashville (SOBA), jouant avec le groupe Akasha une musique très New Age. Mais avec les années 2000, le goût pour le folk et le blues lui revient et Aashid joue en solo dans différents clubs et festivals, enregistre des disques autoproduits et se consacre aussi avec réussite à la reconnaissance de DeFord Bailey.
Gérard Herzhaft