27 avril 2023. 

Deux jours avant son passage en tête d’affiche de la troisième soirée du Beautiful Swamp Blues Festival, Toni Green était de retour sur la scène parisienne du New Morning, cinq mois après son précédent passage (live report ici). 

C’est une salle en configuration assise qui accueille chaleureusement la chanteuse qui débute son show par le titre Made in Memphis pour écarter tout doute sur son origine. Et c’est effectivement toute l’expérience de Toni Green qui va au fil du concert finir par emporter les spectateurs qui finiront debout et ravis.

Elle maîtrise effectivement tous les codes de la soul millésimée, appris et expérimentés à l’église, en studio comme choriste ou sur les scènes du sud des États-Unis, elle sait faire rire ou pleurer, elle n’hésite pas à descendre dans le public prêcher sa bonne parole et cela plaît au public français qui y trouve une image fidèle de cette soul music tant aimée.

Musicalement, le concert tourne autour des titres de son album paru en 2022 et on apprécie particulièrement sa reprise maligne de Why don’t we do it in the road des Beatles ou Little boy blue et son refrain prenant. Le medley, au deux tiers du concert, de titres d’Otis Redding/Tina Turner/Aretha Franklin est peut-être lui moins indispensable, même s’il permet à Toni Green de confirmer sa légitimité de grande chanteuse.

Les musiciens français qui l’accompagnent font le travail, on peut juste noter que Benoît Sourisse, l’organiste, joue plus comme Jimmy Smith que comme Booker T., et qu’Eddy Leclerc à la guitare, surtout dans ses solos, évoque Eddie Hazel de Funkadelic plus que Steve Cropper ou Pops Staple. Globalement d’ailleurs, Toni Green se situe sur scène plus dans un univers soul blues à la Malaco que dans une soul sudiste période Stax.

Un rappel est évidemment attendu et mérité, mais Sebastian Danchin, son producteur présent sur le bord de la scène, veille à ménager sa chanteuse qui laisse donc après deux titres supplémentaires un public comblé et prêt à revenir une prochaine fois.

Texte : Éric Heintz
Photos © Fouadoulicious