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Brèves / 15.03.2017

Tommy LiPuma, 1936-2017

Actif jusqu'au bout – il a collaboré au prochain album de Diana Krall, une de ses découvertes, à venir en mai –, Tommy LiPuma a marqué de sa patte le son des musiques noires au long d'une carrière engagée à la fin des années 1960 au service d'un petit distributeur local de sa ville natale, Cleveland. Après avoir travaillé dans la promotion et l'édition musicale, il fait ses débuts de producteur au milieu des années 1960, en particulier avec les O'Jays, dont il produit en notamment le tube Lipstick traces, mais travaille essentiellement avec des artistes pop comme la française Claudine Longet. À la fin de la décennie, il confonde le label Blue Thumb avec Bob Krasnow, pour lequel enregistrent, entre autres, Ike & Tina Turner, les Crusaders, les Pointer Sisters, Arthur Adams ou Phil Upchurch.

Mais c'est chez Warner Bros, qu'il rejoint au milieu des années 1970, qu'il rencontre ses plus grands succès. Mêlant sa sensibilité pop aux influences jazz et soul des artistes avec lesquels il travaille, il accumule les tubes avec et pour George Benson, Al Jarreau et Randy Crawford, devenant un des principaux artisans du son d'une certaine pop sous influence jazz de la fin des années 1970 et du début 1980. Il produit également, à cette époque, Dr. John, Patti Austin, Brenda Russell, Peabo Bryson et bien d'autres, parmi lesquels Miles Davis. Après avoir quitté Warner, au début des années 1990, il produit l'un des plus grands succès de la décennie, l'album “Unforgettable… With Love” de Natalie Cole, relance la carrière de Jimmy Scott et découvre Diana Krall. Alors qu’il atteint l'âge de prendre une retraite bien méritée, il poursuit son activité dans les années 2000, produisant les albums de vieilles connaissances comme Natalie Cole ou Al Jarreau, mais travaillant également avec Shirley Horn, Michael Bublé ou même Paul McCartney. Nommé trente-trois fois pour les Grammys, il en a reçu cinq, et l'ensemble de ses productions se sont vendues à plus de soixante-quinze millions d'exemplaires.

Frédéric Adrian