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Brèves / 26.11.2016

The Rolling Stones, “Blue & Lonesome”

Il va falloir se faire à l’idée : le disque de blues dont on parlera le plus dans les prochains mois ne sera pas celui, formidable, de Guy King sur Delmark ni celui, brillant, d’Alabama Mike, mais l’album à venir le 2 décembre des Rolling Stones… Invité, comme le reste de la presse, à découvrir le disque en début de semaine, Soul Bag vous propose, en avant-première de notre prochain numéro à paraître le 16 décembre, la chronique de l’album.

The Rolling Stones
“Blue & Lonesome”
(Interscope / Universal)

Quoi qu’on puisse penser de leurs orientations musicales successives, il n’est pas possible de nier le rôle de passeurs joué par les Rolling Stones dans le domaine de la soul et du blues, ni leurs affinités persistantes pour ce dernier… Plus de cinquante ans après que les compositions originales ont pris la place des emprunts à leurs idoles dans leur répertoire, le groupe surprend en proposant un nouveau disque uniquement composé de reprises. Enregistré en trois jours sous la houlette du producteur Don Was, le disque voit les Stones se recentrer sur leurs fondamentaux –  pas de cuivres, ni de choristes, des claviers ponctuels et des invités discrets (Eric Clapton sur deux titres, Jim Keltner aux percussions sur un) – pour un répertoire cohérent et bien choisi, en évitant les standards trop rabâchés. Dix titres sur douze sont parus à l’origine sur des labels chicagoans, la plupart entre 1956 et 1961, et quatre proviennent du répertoire de Little Walter. S’y ajoutent un morceau de Lightnin’ Slim, Hoo doo blues, ainsi que l’exception thématique (toute relative) : Everybody knows about my good thing, créé en 1971 par Little Johnny Taylor, et que Mick Jagger avait d’ailleurs déjà gravé avec Gary Moore dans le courant des années 1990. Musicalement, pas la peine de s’attendre à une révolution : c’est du Chicago blues classique, bien joué – quelle rythmique ! –, correctement chanté – même si Mick Jagger est parfois excessivement théâtral –, avec un accent marqué sur l’harmonica de Jagger au détriment des guitares : si Ron Wood s’offre quelques beaux passages de slide, Keith Richards est, à peu de chose près, aux abonnés absents. Un disque qui n’ajoute rien au genre ni à la carrière de ses auteurs, mais qui s’écoute sans déplaisir donc… (Note : 3,5/5)

Frédéric Adrian