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Brèves / 25.11.2016

The Color Line, l’expo

En octobre dernier, à l’heure où l’African-American Museum ouvrait ses portes à Washington attirant 260 000 visiteurs en cinq semaines, le musée du Quai Branly inaugurait une extraordinaire et passionnante exposition qui conte l’histoire de l’Amérique noire et de la ségrégation à travers la production artistique de cette communauté et aussi celle de ses propres penseurs et intellectuels qui contribuèrent, durant près de cent cinquante ans, à combattre la “color line”, cette ligne de démarcation raciale qui, bien qu’officiellement abandonnée en 1964, continue d’empoisonner les rapports sociaux aux Etats-Unis.

 


"Je suis un homme", slogan des éboueurs de Memphis en grève en 1968. Martin Luther King, venu les soutenir, y fut assassiné.

 

Plus de 600 œuvres, peintures, dessins, photos, sculptures mais aussi revues, livres, affiches, extraits de films ont été rassemblées par Daniel Soutif, commissaire de l’exposition qui s’était déjà signalé en ce même lieu avec une autre remarquable manifestation Le Siècle du jazz en 2009. Si la musique est (volontairement ?) assez peu présente dans cette exposition, on y aborde d’autres domaines plus rarement associés à la communauté noire comme la littérature, la peinture, la sculpture, le journalisme et le cinéma. Une plongée dans la création plastique et intellectuelle africaine-américaine que tout amateur de “Great Black Music” se doit de découvrir pour compléter sa connaissance du contexte souvent douloureux dans laquelle elle est née et s’est épanouie.
Jean-Pierre Bruneau
Photos : Marie-Thérèse Delboulbes

The Color Line, les artistes africains-américains et la ségrégation.
Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, Paris 7e (jusqu’au 15 janvier 2017)