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Brèves / 20.04.2017

Sylvia Moy (1938-2017)

Née à Detroit, c’est dans les clubs de la ville que Sylvia Moy fait ses débuts en tant que chanteuse. Repérée au Caucus Club par Marvin Gaye et Mickey Stevenson, elle rejoint Motown courant 1964, mais y laisse de côté ses talents d’interprètes – elle y reviendra ponctuellement plus tard – pour se concentrer sur l’écriture. Parmi ses premières signatures figurent I’m still loving you (avec Mickey Stevenson et Ivy Joe Hunter) pour Kim Weston et It takes two (avec Stevenson) pour Marvin Gaye et Kim Weston. Mais c’est la rencontre avec Stevie Wonder, alors dans un creux artistique et commercial prolongé, qui va être le moment décisif de leurs carrières grâce au succès d’Uptight (Everything's alright), qu’ils cosignent avec Hank Cosby. Cette réussite initiale est poursuivie par une série de classiques qui font, pour la plupart, encore partie du répertoire de Wonder à ce jour : My Cherie Amour, I was made to love her, Never had a dream come true… Bien qu’elle ne soit pas toujours explicitement créditée, elle assume des fonctions de productrice sur certains des disques de Wonder, aux côtés notamment de Hank Cosby, faisant elle une pionnière de la place des femmes chez Motown. Elle écrit également, souvent avec Mickey Stevenson, pour Martha & the Vandellas (What am I going to do without your love), Shorty Long (I had a dream), les Isley Brothers (This old heart of mine (Is weak for you))… Elle quitte Motown quand la marque abandonne Detroit pour Los Angeles, mais continue à écrire et à produire pour d’autres labels, participant notamment à l’aventure Motorcity aux côtés de Ian Levine, tandis que ses classiques sont régulièrement repris et samplés. Bien que sa carrière d’interprète soit restée entre parenthèses, elle a enregistré de nombreuses démos pour Motown, restées inédites jusqu’à ce jour…

Frédéric Adrian