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Brèves / 13.01.2011

RIP Bobby Robinson

Véritable figure de la musique afro-américaine à New York, Bobby Robinson s’est éteint le 7 janvier dernier à l’âge de 93 ans. Né le 16 avril 1917 à Union en Caroline du Sud, il poursuit des études secondaires plutôt brillantes et aurait découvert le blues en entendant un chanteur dans une prison (selon le New York Times du 12 janvier 2011). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est en poste à Hawaï où il a la charge de divertir les troupes, et il fait déjà preuve d’un sens inné des affaires pour rassembler un petit pécule. En 1946, il s’installe à New York et s’offre pour 2 500 dollars une ancienne chapellerie sur 125th Street, la rue mythique du quartier de Harlem, souhaitant s’imposer comme producteur. Appelée Bobby’s Happy House, sa boutique devient vite un passage obligé, Robinson produisant son premier disque en 1951 avec le Bobby’s boogie de Morris Lane. L’année suivante, il fonde le label Red Robins avec son frère Danny, puis d’autres dont Whirlin’ Disc en 1956, Fury et Everlast en 1957, Fire en 1959 et Enjoy en 1962. Après avoir enregistré des groupes de doo-wop, il s’occupe de bluesmen (Champion Jack Dupree, Elmore James, Sonny Terry & Brownie McGhee…), et obtient un retentissant succès avec le Kansas City de Wilbert Harrison qui atteint le sommet des charts en 1959. Robinson a travaillé avec des centaines d’artistes, et une de ses grandes forces réside dans sa capacité d’adaptation aux différents styles au gré des époques, qu’il s’agisse du R&B, du blues, de la soul, du funk et enfin du rap dès les années 1970, pour lequel il œuvre en pionnier. À plus de 90 ans, Bobby Robinson se rendait encore dans sa Happy House, qui sera restée ouverte durant presque 62 ans, étant finalement rasée le 21 janvier 2008. Sans doute un record du genre…
Daniel Léon