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Brèves / 11.07.2016

Quand Télérama radote

L’hebdomadaire télé avait déjà fait mieux, et en l’occcurrence il aura sans doute du mal à faire pire. Voici en effet ce que nous lisons dans les colonnes du supplément Sortir du magazine (notre photo) pour annoncer le passage de Buddy Guy le 7 juillet dernier à l’Olympia : « […], il fut surnommé « le barbare » parce qu’il jouait debout […] ». Au-delà du qualificatif élégant de barbare, visiblement le seul connu pour désigner Buddy comme nous le verrons, il s’agit d’un cas de (multi)récidive. En effet, en septembre 1999, Frédéric Péguillan dans le même Télérama écrivait pour présenter Jazz 6 sur M6 : « Celui qu’on a surnommé le « barbare », parce qu’il fut le premier bluesman à jouer debout […] ». Un « élan lyrique » qui lui avait valu dans le numéro 156 de Soul Bag un délicieux Bleu de Presse signé Jean Buzelin, dessin à l’appui (ci-dessous).

Mais ce n’est pas fini. Deux ans plus tard, en juin 2001, le même auteur dans la même revue, qui assurément ne lit pas Soul Bag – et accessoirement manie avec aisance le copier-coller –, nous resservait le couvert à la virgule près (coupure ci-dessous) pour annoncer une émission sur Muzzik : « Celui qu’on a surnommé le « barbare », parce qu’il fut le premier bluesman à jouer debout […] ». Et 15 ans plus tard, jamais deux sans trois, Buddy Guy reste donc le barbare qui joue débout pour Télérama. On note que la dépêche s’achève ainsi : « Un grand monsieur qui fêtera ses 80 ans à la fin du mois. » Effectivement, et d’après nos informations, il ne radote pas. Quant à Télérama, qui fêtera ses 70 ans l’an prochain, on ne peut guère que lui adresser un triple bouh.