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Live reports / 16.03.2022

Masego + Mereba, Élysée-Montmartre, Paris

3 mars 2022.

Lorsque les premières notes de son tube Tadow résonnent dans la salle, le public se lâche enfin. Et sur scène, coiffé de sa couronne, Masego donne aussi sa pleine mesure. Le hit signe la fin du set et les lumières se rallument alors que l’ambiance à l’Élysée-Montmartre commençait à monter après une heure trente de show ! Dommage.

Ceux qui l’avaient découvert en 2016 et 2017 sur les scènes parisiennes plus intimistes du Pop Up du Label et du Badaboum se rappellent du groove et des prestations débridées du jeune Micah Davis (son vrai nom). Récemment nommé aux Grammys (“Best progressive R&B album”) et désormais habitué des salles et festivals plus prestigieux, Masego a pris une autre dimension et ses prestations, plus sages, plus contrôlées qu’il y a quelques années, s’en ressentent. 

Le grand gaillard né en Jamaïque a perdu un peu de sa spontanéité, mais pas son côté éclectique, entre influences jazz, hip-hop, soul et RnB. Si on aurait aimé le voir plus souvent porter Sasha à sa bouche – on parle là du petit nom qu’il donne à son saxo – tant on le sait doué avec son instrument de prédilection, le créateur du “traphouse jazz” préfère enchaîner les titres (une vingtaine au total), dont le savoureux Yamz, single maîtrisé et voué au succès, des classiques comme Navajo et Lady lady, mais également de nouveaux sons inédits (Shallow, Sego dream).

Malgré un band réduit à sa plus simple expression – un batteur qui s’offrira malgré tout quelques beaux moments et un clavier – et quelques gimmicks pas toujours utiles – des pompes, un peu de jonglerie, un changement de tenue pour enfiler un tablier de boucher, allez savoir pourquoi… –, la soirée reste tout à fait agréable. Et d’autant plus grâce à Mereba qui assurait la première partie. La chanteuse et compositrice de Los Angeles, toute jeune maman, a confirmé pour celles et ceux qui la connaissaient déjà et qui attendaient désespérément sa venue en France qu’elle était bien une artiste à suivre. Et à revoir, très vite, dans un format peut-être plus intimiste, pour encore mieux apprécier son sweet folk RnB.

Texte et photos : Frédéric Ragot

Mereba