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Live reports / 27.04.2023

Mamas Gun, New Morning, Paris, avril 2023

22 avril 2023.

« Bienvenue à Paris ! », s’écrie une voix venue du public quand les cinq membres de Mamas Gun – le clavier David Oliver, le bassiste Cameron Dawson, le batteur Chris Booth, le guitariste Terry Lewis et le chanteur et guitariste occasionnel Andy Platts – font leur entrée sur scène… 

Il a fallu du temps au groupe fondé en 2007 par Platts et qui enregistre depuis l’année suivante pour s’imposer à un public français curieusement réticent aux musiciens soul britanniques – les New Mastersounds ou Stone Foundation, omniprésents sur la scène britannique, n’ont quasiment jamais réussi à traverser la Manche, par exemple –, mais c’est désormais chose faite, depuis un concert marquant au New Morning en septembre dernier (Soul Bag y était : soulbag.fr/mamas-gun-new-morning-paris/). 

C’est donc un public compact et motivé qui les accueille en manifestant bruyamment son enthousiasme. Après l’ouverture sur un Friends to lovers sous inspiration Average White Band, ce sont des cris de joie qui accompagnent les premières notes de l’introduction de You make my life a better place, visiblement très attendu par des spectateurs qui sont évidemment très familiers du répertoire de l’ensemble. 

David Oliver, Cameron Dawson, Andy Platts, Terry Lewis, Chris Booth
Andy Platts

Bien qu’ils aient sept albums à leur actif, le programme du soir ne pioche pour l’essentiel, que dans les deux derniers, “Golden Days” et “Cure The Jones”, dont la quasi-totalité des chansons est interprétée. Il faut dire que, de Reconsider, avec son passage en falsetto qui déchaîne les applaudissements, au groove à la Bill Withers de Looking for Moses – écrit le jour du décès de Withers –, en passant par la douceur de We,  il ne manque pas d’atouts et de points forts, au sein d’un concert particulièrement bien structuré, même en tenant compte de l’entracte impératif. 

Au-delà du répertoire et du charisme d’Andy Platts, le plus frappant est la qualité du son d’ensemble qui est proposé. Si Platts fait évidemment fonction de leader et de “frontman”, c’est vraiment un collectif qui se présente sur scène, et les individualités sont au service de l’ensemble. Les solos s’inscrivent tous dans la logique des morceaux, qu’il s’agisse de ceux de Terry Lewis ou de celui, très spectaculaire, de David Oliver sur On the wire, tandis que tous ou presque participent à des harmonies vocales particulièrement précises, comme sur Party for one. Impossible de ne pas penser aux grandes années de l’Average White Band, autre réunion de pointures qui savent se mettre au service d’un collectif, en entendant un titre comme Winner’s eyes

Andy Platts, Terry Lewis

Let’s find a way, issu du premier album du groupe et seule excursion en dehors des deux derniers disques, fait l’objet d’une lecture à rallonge, sollicitant la participation du public et a sans doute vocation à finir le concert, mais l’ambiance est telle que Platts fait signe à ses compères d’enchaîner sur l’irrésistible Golden days, dont le refrain est repris à pleine voix par la foule. Bien que le groupe quitte alors la scène, cela ne refroidit pas les ardeurs des spectateurs, qui continuent malgré tout à chanter les « na na na » de Golden days jusqu’au retour des musiciens – qui semblent stupéfaits de cet enthousiasme – sur la scène pour un rappel sur le très attendu et très réclamé This is the day, point final parfaitement réussi à une prestation sans faille. Au vu du show de ce soir, il est probable que Mamas Gun n’en soit encore qu’aux premières étapes de la conquête du public français… 

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Frédéric Ragot

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