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Brèves / 02.07.2015

L’heure du funk à Vienne

Pas moins de trois concerts pour cette soirée sous le signe du funk. Dès lors, devant se contenter d’un set plus court que lors de ses prestations habituelles qui mettaient davantage en avant Arnaud Fradin – l’excellent chanteur et guitariste de Malted Milk qui offre un soutien de premier ordre à la chanteuse –, Toni Green s’avère tout de suite dans le coup. Galvanisée par un public à nouveau très nombreux, la chanteuse de Memphis se donne à fond avec des titres bien assénés dans l’esprit de la soirée, comme That wiggle, Just ain’t working out et bien entendu le tour de force Party girl. Milk & Green, c’est du sérieux allié à un sens consommé de la scène qui attise la communion avec le public.


Greg Boyer et Maceo Parker. © : Daniel Léon

Format également inhabituel pour Maceo Parker qui n’aura que deux petites heures pour s’exprimer, alors qu’il n’est pas rare qu’il joue une heure de plus (record me concernant, 3 h 45…). Il s’adapte et choisit le mode percutant, et à soixante-douze ans il reste très efficace dans le genre. Résultat, pas un temps mort, des arrangements parfaitement huilés au service des intervenants qui se succèdent et ne nous lâchent plus. Les classsiques du funk claquent bien avec Papa’s got a brand new bag, Make it funky, We donna make it funky, mais il y a aussi de très beaux moments de complicité entre les musiciens, dont You don’t know me avec son pianiste. Et les deux choristes y vont elles aussi de leurs chansons en lead, Think (about it) pour Martha High et Stand by me pour Darlene Parker. Maceo Parker chante moins et joue également moins de saxophone qu’avant, il est le maître de céans mais il laisse aussi beaucoup de place à ses accompagnateurs. Il s’agit que tout le monde participe à la fête… Qui pour s’en plaindre ?


Jerry Martini et Cynthia Robinson. © : Daniel Léon

Près de cinquante ans après les débuts en 1967 de Sly and the Family Stone, il reste quand même trois des membres fondateurs dans le groupe aujourd’hui appelé The Family Stone. Il s’agit de la chanteuse et trompettiste Cynthia Robinson, du chanteur et saxophoniste Jerry Martini et du batteur Greg Errico. Derrière les claviers, Alex Davis remplace Sly, et s’ajoutent à l’ensemble une choriste, un guitariste et un bassiste. Se produire tardivement – il est quasiment minuit quand The Family Stone se présente – et après la mécanique parfaitement en place de Maceo Parker n’est pas chose simple. Et si on sent parfois quelques approximations dans les arrangements et les enchaînements, force est de reconnaître que ça tient encore très bien la route. D’ailleurs, quand la formation reprend quelques titres qui ont fait sa gloire comme Are you ready et Dance to the music, c’est avec verve, conviction et même fraîcheur – la pêche du batteur est à souligner –, le public viennois, avec lequel on ne triche pas, manifeste son enthousiasme. Rattrapé par l’heure tardive, je n’irai toutefois pas au bout de cet ultime show pour moi lors de cette édition 2015 de Jazz à Vienne, mais cette soirée funk fut très réussie. Rendez-vous désormais ce week-end dans notre rubrique « Live Reports » pour des comptes-rendus plus détaillés.