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Brèves / 21.07.2015

Les festivals se contentent de l’équilibre

Les premiers bilans relatifs aux festivals d’été commencent à nous parvenir. Pas de records de fréquentation pour les trois événements que nous allons évoquer ici, mais des résultats suffisants pour garantir l’avenir, ce qui est plutôt encourageant par les temps qui courent…
– Commençons par Cognac Blues Passions, qui début juillet a retrouvé quelques couleurs après deux années difficiles. Il fallait absolument redresser la barre et c’est chose faite : avec plus de 24 000 entrées payantes, l’objectif est atteint et les comptes à l’équilibre pour cette édition 2015. Une vraie bouffée d’oxygène pour un festival qui semble toutefois prendre ses distances avec le blues, mais aussi d’autres genres comme le gospel, le funk ou la soul : dans ces styles, aucun artiste Afro-Américain n’était au programme de la scène principale, sachant que c’est bien sur les noms à l’affiche sur cette scène que les organisateurs communiquent. Et, très certainement, c’est bien en consultant lesdits noms que le public choisit de venir… Il y a sans doute toujours des découvertes à faire sur les scènes secondaires, et le 30 juin, Selwyn Birchwood, Shakura S’Aida et Otis Clay se produisaient à Jarnac, mais c’était en dehors du festival proprement dit. Ceci étant, si Cognac confirme et attire un public suffisant avec ce choix artistique, nul doute que le staff persistera dans cette voie.


Leo « Bud »Welch en plein cours à Cahors ! © : www.ladepeche.fr

– On reste plus ancré dans le blues du côté de Cahors, dont la trente-quatrième édition s’est tenue du 14 au 18 juillet et proposait notamment Lil’ Ed Williams (portrait à lire dans notre numéro 219 actuellement en vente), Ruthie Foster, Shawn Holt & The Teardrops, Dwayne Dopsie, les Campbell Brothers, les Campbell Brothers avec Shakura S’Aida en guest et Leo « Bud »Welch en animateur de master class. Certains artistes au programme démontrent aussi une volonté d’ouverture vers un public plus rock (Ana Popovic, King King et Louis Bertignac), mais ça reste mesuré et l’ossature s’appuie bien sur les musiques afro-américaines. Avec là encore des résultats qui mènent à l’équilibre, ce qui satisfait pleinement l’équipe organisatrice.


Dee Dee Bridgewater et Irvin Mayfield, Jazz à Vienne, 27 juin 2015. © : Brigitte Charvolin.

– Du côté de Jazz à Vienne, on avait bien remarqué que l’affluence ne battrait pas tous les records cette année, notamment le 28 juin avec un théâtre antique très loin d’être plein pour Davell Crawford et Allent Toussaint. Et le bilan communiqué par le festival confirme cette impression avec sur les deux semaines dix mille spectateurs de moins qu’en 2014 au théâtre antique. Les organisateurs se veulent néanmoins rassurants et assurent que cette baisse est largement compensée, avec pour la première fois plus de deux cent mille spectateurs pour l’ensemble de l’événement – festival off compris, donc –, et une fréquentation en progrès des autres scènes et dans les nombreux bars qui accueillaient des spectacles. De toute façon, Vienne ne cessait de battre record sur record ces dernières années, et la série devait prendre fin à un moment ou à un autre. Et le festival n’est évidemment en rien menacé…