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Brèves / 11.04.2016

Leon Haywood, 1942-2016

Né à Houston, au Texas le 11 février 1942, Leon Haywood devient musicien professionnel très jeune, accompagnant successivement au piano le bluesman Guitar Slim, le saxophoniste Big Jay McNeely et même Sam Cooke. Il entame une carrière solo dès le milieu des années 60 et obtient rapidement un premier succès chez Imperial avec She's with her other love (sous le nom de Leon Hayward). Se révélant comme un chanteur de qualité, il décroche un contrat chez Decca ainsi qu'un second tube, l'excellent et très northern soul It's got to be mellow (1967).

 

 

Il doit ensuite attendre le milieu des années 70 pour revenir au premier rang avec Keep it in the family, édité par 20th Century et dans lequel il aborde une soul funky richement orchestrée.

 

 


1971 © DR / Collection Gilles Pétard

 

C'est dans cette veine, et en tant que chanteur, sonwgwriter, producteur et arrangeur, que Leon Haywood décroche son plus grand tube, I want'a do something freaky to you (n° 7 R&B, n° 15 Pop), qui marquera la génération hip-hop quelque vingt années plus tard via Dr. Dre et Snoop Dogg. Côté funk, Haywood enfoncera le clou en 1980 avec l'imparable Don't push it don't force it (n° 2 R&B, n° 49 Pop).

 

 

 

Et si durant cette période il flirte avec le disco, il gardera néanmoins toujours un pied dans la tradition. Une démarche qu'il développera également en tant que producteur, puisque dès le début des années 80 il accueille sur Evejim, son propre label, des chanteurs de la vieille école tels les bluesmen Little Joe Blue et Jimmy McCracklin, ou encore l'excellent soulman Clay Hammond. Haywood construit ainsi au fil des années un catalogue de grande qualité, à l'image de Streets will love you to death, un tube disco qu'il avait enregistré en 1976 et qui devient ainsi en 1988 un titre soul-blues de haut niveau pour Hammond. Dans la même veine, suivront Ronnie Lovejoy, Buddy Ace ou encore Vernon Garrett, qui lui doivent ainsi parmi les meilleurs albums de leurs carrières. Ces disques toujours très soignés, servis par des accompagnateurs de premier ordre, puisés dans le copieux carnet d'adresse d'Haywood ne bénéficieront malheureusement pas d'une promotion suffisante pour toucher substantiellement le circuit blues contemporain en vogue dans les années 90. Ces dernières années, Haywood semblait surtout se consacrer à l'activité technique générée par son studio au son très prisé.

NB