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Brèves / 19.03.2015

Le plagiat, sachons garder mesure

Le 13 mars 2015, nous avons évoqué ici l’affaire qui a valu à Pharrell Williams et Robin Thicke d’écoper d’une lourde d’amende de 7,4 millions de dollars, la justice estimant que leur titre Blurred lines était un plagiat du Got to give up de Marvin Gaye. Pire, même si aucune poursuite n’est pour l’heure engagée, une autre chanson de Williams, Happy, ressemblerait un peu trop à Ain’t that peculiar du même Marvin. Sans évidemment contester la décision de justice qui a été rendue, il importe de développer un peu la réflexion sur ce sujet délicat. En effet, depuis les débuts de la musique enregistrée à la fin du XIXe siècle (et il existe aussi des cas sur des partitions antérieures à cette époque !), des artistes s’inspirent de leurs prédécesseurs pour composer leurs chansons et leurs musiques. Certains vont certainement trop loin et copient de façon outrancière, mais d’autres qui puisent dans les œuvres de leurs devanciers réadaptent, relisent, réinventent, ressuscitent, l’arsenal de mots est infini… Parfois même, ils enrichissent, et beaucoup, du moins nous voulons le croire, sont de vrais créateurs qui participent à inoculer de la vie dans la musique dont ils contribuent à l’évolution, puisant pour cela dans les influences de ceux dont ils sont les héritiers. Alors que les enjeux financiers dans certains secteurs de l’industrie musicale sont colossaux, il n’est sans doute pas opportun de brandir le panneau du plagiat dès qu’une chanson en rappelle une autre.
Daniel Léon