;
Brèves / 20.02.2017

Junie Morrison, 1954-2017

Bien que sa réputation n’ait jamais dépassée le petit cercle des amateurs sérieux de funk, notamment dans sa version clintonienne, l’influence de Junie Morrison a largement marqué les musiques populaires afro-américaines, bien au-delà de ses principales années d’activité. Le dernier disque de la chanteuse Solange comprend d’ailleurs un titre qui lui est dédié, Junie

Né en 1954 à Dayton, dans l’Ohio, c’est dans un des orchestres majeurs de la ville, les Ohio Players, que Walter “Junie” Morrison fait ses débuts en tant que clavier. Né à la fin des années 1950 sous le nom des Ohio Untouchables – avec Robert Ward –, le groupe est en train de passer de la soul au funk, et l’arrivée de Junie, au début des années 1970, contribue à cette évolution. Signé sur Westbound, le groupe commence à se faire une réputation sur le circuit funk, et décroche quelques succès, parmi lesquels Funky worm, qui atteint le sommet du classement R&B de Billboard et auquel Junie a largement contribué. Il quitte néanmoins le groupe dans la foulée de ce tube pour une carrière solo, avec trois albums qui paraissent également sur Westbound, “When We Do”, “Freeze” et “Suzie Supergroupie”.

 

 

Début 1978, il rejoint la galaxie p-funk de George Clinton et apparaît sur plusieurs albums crédités aussi bien à Funkadelic (“One Nation Under a Groove”, “Uncle Jam Wants You”) qu’à Parliament (“Motor Booty Affair”, “Gloryhallastoopid (Pin The Tale On The Funky)”), et collabore à l’écriture de nombreux titres, parmi lesquels One nation under a groove.

Il relance sa carrière personnelle au début des années 1980, avec une série d’albums (“Bread Alone“, “Junie 5” et “Evacuate Your Seats”), tout en continuant à contribuer à différentes productions clintoniennes jusqu’au milieu des années 1990. S’il n’enregistre qu’un seul disque sous son nom après les années 1980, “When the City” en 2004, son influence sur le son hip-hop est majeure, et son travail avec les Ohio Players et la galaxie p-funk ainsi que son œuvre solo sont largement samplées, et on l’entend chez Kanye West, Jay Z, J Dilla, The Coup, Madlib, Kris Kross… Il apparaît d’ailleurs en 2015 sur l’album de Dam-Funk “Invite The Light”.

Frédéric Adrian