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Brèves / 27.01.2016

Ils nous quittent

Encore des décès à déplorer en ce début d’année décidément bien noir…
– Nous apprenons d’abord la disparition le 16 janvier 2016 du compositeur français Hubert Giraud, à l’âge de quatre-vingt-quinze ans. Né le 20 février 1920 à Marseille, il apprend l’harmonica et apparaît au sein du Quintette du Hot Club de France aux côtés de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, puis en 1941 dans l’orchestre de Ray Ventura, cette fois comme guitariste. Mais c’est comme compositeur (paroles et musique) qu’il va véritablement se faire connaître à partir de 1950, en particulier pour des générations de chanteurs français. On citera seulement Fernandel, Jean Sablon, Édith Piaf, Yves Montand, Sacha Distel, Bourvil… En 1951, il écrit la musique de la chanson-titre du film de Julien Duvivier Sous le ciel de Paris, qui apparaîtra en 1960 (Under Paris skies) sur l’album de Sam Cooke « Cooke’s Tour ». L’année suivante, on retrouve le titre sur l’album éponyme du chanteur pop Andy Williams, avec cette fois Quincy Jones en chef d’orchestre ! Mais Sous le ciel de Paris séduira aussi d’illustres jazzmen comme Coleman Hawkins, Duke Ellington et Toots Thielemans… Giraud signe également des morceaux devenus célèbres pour des chanteuses françaises dont plusieurs pour Nicole Croisille et Nicoletta. Pour cette dernière, on lui doit la musique du très fameux Il est mort le soleil en 1967, que Ray Charles reprendra ensuite sous le titre The sun died. Mais il obtient un succès considérable avec une chanson écrite et composée en décembre 1970 et enregistrée l’année suivante par Joël Daydé, Mamy blue, qui sera reprise dans de nombreuses langues par des artistes du monde entier : Horace Andy, Dalida, Céline Dion, Julio Iglesias, Nicoletta, Demis Roussos, le Golden Gate Quartet, Ken Boothe et Joey Starr l’ont notamment intégrée à leur répertoire… Fort d’une carrière qui se poursuivra jusque dans les années 1980, Hubert Giraud est incontestablement un compositeur essentiel du siècle dernier, justement récompensé par de multiples distinctions.


© : jazzcarsoncity.com

– On déplore également le décès de Mic Gillette, survenu le 17 janvier des suites d’une attaque cardiaque. Il avait soixante-quatre ans. Né le 7 mai 1951, il apprend très jeune la trompette et le trombone. Il est surtout connu pour avoir fait partie de Tower of Power dès 1970, date à laquelle le groupe jusque-là nommé The Motowns prend son nom définitif, avec lequel il restera jusqu’en 1984, et au sein duquel il reviendra pour une pige de dix-huit mois entre 2009 et 2011. Outre son propre groupe, il consacrait une grande partie de son temps aux programmes éducatifs (Music in the Schools).
Daniel Léon