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Brèves / 12.05.2016

Ils nous ont quittés en avril

Troisième et dernier volet de nos hommages aux artistes récemment disparus.


© : tinycezar / flickr.com

– Le 30 avril 2016, huit jours après avoir été victime d’une attaque cardiaque, le trompettiste, arrangeur et occasionnellement pianiste Harrison Calloway a succombé à l’âge de soixante-quinze ans. Né à Chattanooga au Tennessee, il était un des fondateurs en 1969 de la fameuse section de cuivres du studio de Muscle Shoals à Sheffield en Alabama. Pratiquement jusqu’à son décès, il était resté actif dans le domaine de la production pour le label Malaco, à Jackson au Mississippi.

– Le chanteur et guitariste Boo Hanks est mort le 16 avril à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Né James Arthur Hanks le 30 avril 1928 dans le comté rural de Vance en Caroline du Nord, il s’initie à la guitare entre onze et douze ans avec son père qui joue aussi de l’accordéon et de l’harmonica. Grâce au Victrola présent dans sa maison, il entend des bluesmen dont Blind Boy Fuller qui s’exprime dans le style du Piedmont Blues caractéristique de la Côte Est. Il n’aurait sans doute jamais enregistré s’il n’avait pas été découvert par Tim Duffy de la Music Maker Relief Foundation, qui lui permet de réaliser son premier album en 2008 alors qu’il a déjà soixante-dix-neuf ans, « Pickin’ Low Cotton ». Il en fera un autre quatre ans plus tard avec Dom Flemons, « Buffalo Junction ».


© : DR

– Le batteur, chanteur et compositeur Jack Hammer a tiré sa révérence le 8 avril à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Né Earl Solomon Burroughs à La Nouvelle-Orléans le 16 septembre 1925 – soit le même jour qu’un certain B. B. King, mais ses date et lieu de naissance sont parfois contestés –, il grandit en Californie puis vit un temps à New York. Prenant le pseudonyme de Jack Hammer en 1955, il écrit deux ans plus tard avec Otis Blackwell Great balls of fire, qui fera la gloire de Jerry Lee Lewis. Après quelques autres compositions notables dans les années 1950, Peek-A-Boo et Plain gold ring, interprétées respectivement par les Cadillacs et Nina Simone, il se fait plus discret. Il a vécu en Allemagne et en Belgique avant de retourner aux États-Unis dans les années 1970.


© : Michael Baumann / rollingstone.com

– Le 6 avril, le cancer est venu à bout du batteur Dennis Davis, qui avait soixante-quatre ans. Né à New York le 28 août 1951, Davis apprend l’instrument auprès de deux batteurs parmi les plus prestigieux de l’histoire du jazz, Max Roach et Elvin Jones, et joue dans l’orchestre de Clark Terry en 1967. En 1973, il est aux fûts derrière le groupe du vibraphoniste Roy Ayers qui est le compositeur de la bande originale du film Coffy de Jack Hill, et leur collaboration se poursuivra durant une vingtaine d’années. Peu après, il rencontre David Bowie dont il sera le batteur sur plusieurs albums dans les années 1970, et qu’il retrouvera lors de tournées dans les années 2000. Il officie également sur le célèbre album « The Idiot » d’Iggy Pop (1977). Dennis Davis a joué avec d’autres grands noms de la mouvance soul/funk/R&B dont George Benson et Jermaine Jackson, mais surtout sur cinq albums de Stevie Wonder dans les années 1970 et 1980.
Daniel Léon