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Brèves / 09.08.2013

George Duke nous quitte

Né le 12 janvier 1946 à San Rafael en Californie, George Duke découvre la musique lorsque sa mère l’emmène, à seulement quatre ans, à un concert de Duke Ellington, et commence à prendre des leçons de piano dès l’âge de sept ans. Elève du conservatoire de San Francisco (dont il sera diplômé en trombone et en composition), il commence à se produire dans les clubs locaux, souvent en compagnie d’un jeune chanteur baptisé Al Jarreau, comme au Half Note et au Both/And, où il accompagne occasionnellement des artistes comme Sonny Rollins ou Dexter Gordon. Avant même d’être diplômé, il publie son premier album, « George Duke Presented By The Jazz Workshop Of San Francisco », dans un registre proche du hard bop, sur le label allemand Saba. La fin des années 1960 le voit commencer à travailler avec le violoniste français Jean-Luc Ponty. Sollicité par Frank Zappa, il rejoint les Mothers of Invention, avec qui il enregistre plusieurs albums sur lesquels il se découvre également chanteur et commence à pratiquer les claviers électroniques.

 


© DR

 

En parallèle, il tourne pendant deux ans avec le groupe du saxophoniste Cannonball Adderley et participe à de nombreuses sessions (Shuggie Otis, Sonny Rollins, Quincy Jones), tout en publiant plusieurs disques solos reflétant des influences variées, allant du jazz aux musiques brésiliennes, en passant par le funk et le rock, parmi lesquels figurent « The Aura Will Prevail » et « I Love the Blues, She Heard Me Cry ».  Après le succès, en 1976, du quartet de jazz fusion qu’il conduit avec le batteur Billy Cobham, il continue à publier des albums personnels de plus en plus orientés funk et soul. Plusieurs de ses singles se classent même dans les premières places des charts R&B entre 1978 et 1981. Tout en poursuivant son activité d’accompagnateur de luxe (par exemple pour l’album « Off The Wall » de Michael Jackson), il fait ses débuts de producteur avec Raoul de Souza et Dee Dee Bridgewater, avant de décrocher une série de tubes avec Taste of honey (Sukiyaki), Jeffrey Osborne (Stay with me tonight et On the wings of love) et Deniece Williams (Let's hear it for the boy). Au début des années 1980, il s’associe avec le bassiste Stanley Clarke avec qui il décroche un tube pop, Sweet baby, qui atteint la 19e place du Hot 100.

 


© Stella-K

 

Ses activités de producteur semblent occuper la majorité de son temps : il travaille ainsi avec  Smokey Robinson, Phil Perry, Dianne Reeves, Take 6, Howard Hewett, Chanté Moore, sa protégée Rachelle Ferrell, Gladys Knight, Anita Baker, Natalie Cole et même le chanteur de variété Barry Manilow, tout en se lançant dans l’écriture de musiques de film. Habitué des tournées européennes, il publie occasionnellement des albums personnels, alternant entre enregistrements R&B et retours ponctuels à un jazz plus classique. Son décès d’une leucémie le 5 août à 67 ans, quelques jours à peine après la sortie d’un nouvel album, « DreamWeaver », met un terme à un parcours particulièrement riche au cœur des musiques afro-américaines.
Frédéric Adrian