Prix de l’Académie du Jazz, les finalistes 2023
28.11.2023
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Comme tant de bluesmen, le chanteur, guitariste et harmoniciste Eddie Kirkland continuait d’enregistrer et de tourner malgré son âge avancé, il était d’ailleurs encore sur scène samedi soir. Hier matin vers 8 h 30, il conduisait lui-même sa voiture à Crystal Spring en Floride, et alors qu’il effectuait un demi-tour, son véhicule a été heurté de plein fouet par un bus. Rapidement conduit à l’hôpital, Kirkland n’a hélas pas survécu à ses blessures. Né le 16 août 1923 (l’année 1928 est également souvent citée, mais il ne cessait d’affirmer qu’il était bien né en 1923…) en Jamaïque, Eddie Kirkland grandit à Dothan dans l’Alabama et rejoint un Medicine Show à l’âge de 12 ans. On le retrouve peu après du côté de Dunkirk (Indiana), et après avoir servi dans l’armée, il vient en 1943 à Detroit dans le Michigan. En 1949, alors qu’il se produit localement, il rencontre John Lee Hooker pour une collaboration qui durera plusieurs années. Certes, Kirkland n’est alors « que » l’accompagnateur du maître (Kirkland grave quand même quelques titres çà et là à partir de 1953) et ils enregistrent pour des labels à diffusion limitée, mais par leur nombre important et grâce à l’aura de Hooker, ces sessions aujourd’hui légendaires lui mettent le pied à l’étrier. En 1962, Kirkland s’installe en Georgie et accompagne des chanteurs soul comme Mabel John et Joe Tex, mais surtout Otis Redding dont il dirige le groupe. Après un passage à vide, Kirkland revient sur le devant de la scène. Il enregistre certes peu de disques mais s’impose pour ses performances scéniques incendiaires et très spectaculaires, entretenant également une image unique d’éternel routard (son fameux bandana !). Ironie du sort, c’est sur cette route que son parcours s’est brutalement arrêté.