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Live reports / 14.04.2022

Dowdelin, New Morning, Paris

30 mars 2022.

L’enthousiasme du camarade Teurnier pour leur nouvel album (chronique ici) et quelques titres diffusés par les radios de goût ont suffi à me convaincre d’aller entendre le quatuor à l’occasion de son concert de sortie d’album au New Morning. 

C’est un de leurs collègues de label, le chanteur brésilien basé à Lyon Joao Selva, dont le deuxième album est sorti l’année dernière, qui assure l’ouverture de la soirée. Si sa musique, très inspirée des sons brésiliens des années 1960 et 1970, avec des échos du tropicalisme de Gilberto Gil, Chico Buarque ou Caetano Veloso, est un peu éloignée des centres d’intérêt habituels de Soul Bag, elle fait aussi place, à la façon du légendaire Di Melo, aux influences soul et funk.

C’est d’ailleurs le producteur Bruno “Patchwork” Hovart, figure prolifique de la scène lyonnaise et déjà croisée dans les pages de Soul Bag pour certains de ses projets (sous le nom de Mr President et avec des artistes comme Mr. Day ou Hawa), qui est aux manettes sur ses deux albums et qui dirige, à la basse, son groupe de scène. Même sans être particulièrement client a priori du registre dans lequel il s’exprime, difficile de résister à sa présence scénique et à l’enthousiasme avec lequel il défend sa musique, et l’heure de show passe à toute vitesse sans ennui. Nul doute qu’il sera un hit sur les scènes des festivals d’été ! 

Pas (encore) de roadies : ce sont les quatre membres de Dowdelin – la chanteuse Olivya, le multi-instrumentiste David Kiledjian, qui passera toute la soirée du sax ténor aux claviers et à la basse, le percussionniste et saxophoniste Raphaël Philibert et le batteur Greg Boudras – qui installent leur matériel pendant l’entracte ! Un court instrumental sert d’introduction à Olivya, et le concert peut démarrer avec Mama wé, un des titres phares du nouveau disque, enchaîné avec le tube Simé love, qui fait monter la température dans le New Morning.

Si le show, qui repose largement sur le dernier album, est encore visiblement en cours de rodage, la capacité du groupe à restituer sur scène le groove de ses enregistrements – quitte à se faire aider ponctuellement de machines – ne fait aucun doute, et percussions et claviers d’entremêlent aussi efficacement que sur le disque au service d’une irrésistible musique de danse qui mêle très naturellement sons raciniens et apports électro.

De Lanmou lanmou à Tan nou, les titres prennent leur pleine dimension festive sur scène grâce à des arrangements live très réussis qui ne se contentent pas de reproduire ceux de l’album et laissent une place à l’improvisation. Le fait que tous les membres du quatuor contribuent au chant, en plus d’Olivya, permet en particulier de retrouver la richesse du son du disque. Là aussi, il est certain que le groupe sera un des grands succès des festivals à venir et sans doute une des découvertes majeures des prochains mois…

Texte : Frédéric Adrian
Photo © DR