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Chroniques / 07.03.2022

Dowdelin, Lanmou Lanmou

Des ponts entre la Caraïbe et plusieurs continents, un alliage roots electro fluide et détonnant, un grand métissage naturel qui prend la forme d’un irrésistible appel à la danse… Si Dowdelin avait déjà marqué son territoire singulier en 2018 avec “Carnival Odyssey”, ce deuxième album enfonce le clou en balançant d’emblée trois tubes en puissance. Lanmou, Tan nou, Simé love : un festival de groove syncopé infusé d’un rebond house et doté d’un élan grisant qui se manifeste aussi dans des saillies de saxophone ou des interjections en chœur. 

Le patchwork réalisé à base de claviers et de percussions par David Kiledjian, Raphaël Philibert et Greg Boudras a ceci de magique qu’il efface toutes ses coutures pour servir des chansons qui impriment durablement les tympans, portées et incarnées par le chant imposant d’Olivya qui fait virevolter les syllabes majoritairement en créole. 

La suite n’est peut-être pas aussi percutante, mais jusqu’à une conclusion-incantation qui focalise sur la base gwo ka du quartet, le mojo est bien là, illuminant une giclée d’orgue, un refrain solaire, une rasade de steel pan ou une basse joyeusement dodelinante. Ces détails qui font les grandes réussites.

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★
Label : Underdog
Sortie : 28 janvier 2022