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Chroniques / 01.10.2019

Charley Crockett, The Valley

Une pochette façon affiche de film annonce des chansons autobiographiques. Le récit s’ouvre sur la vallée de San Benito. En sort un Texan qui va courir le monde et le ravir en tirant de sa musette des chansons de country et de R&B. Crockett, longtemps perché sur un barbelé entre deux prés, semble avoir choisi son camp. C’est la country qui domine, bien texane et swinguante. On sent l’influence de Bob Wills quand il fait valser Buck Owens au son des fiddles (Excuse me). Il les délaisse parfois pour le saxophone baryton et l’orgue Hammond (If not the fool), et produit de très belles chansons, plutôt inquiétantes (7 come 11, It’s nothing to me).

Ces ombres reflètent des problèmes de santé qui donnent une urgence à l’ensemble du propos (5 more miles). Crockett fait le choix pas évident de chanter un peu en dessous de ce que sa voix lui permet, ce qui, doublé de son phrasé très jazzifiant et de sa prononciation particulière, l’éloigne des maniérismes habituels des chanteurs de country aussi bien que de R&B. La course poursuite contre l’oubli d’un artiste traditionnel et innovant. 

Benoit Gautier

Note : ★★★½
Label : Son Of Davy
Sortie : 20 septembre 2019

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