Prix de l’Académie du Jazz, les finalistes 2023
28.11.2023
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Le 30 avril 1900, à Vaughan dans le Mississippi, un peu avant 4 h du matin, un train de passagers entre en collision avec un convoi de marchandises. Seul le conducteur, resté à bord pour freiner le train (qui n’est autre que le Cannonball…) jusqu’au dernier instant et ainsi éviter un lourd bilan, laisse la vie dans cet accident. Il s’agit d’un certain John Luther « Casey » Jones, 37 ans, formé sur la fameuse ligne de l’Illinois Central qui coupe en deux les États-Unis du nord au sud, de Chicago à La Nouvelle-Orléans, mais tout le monde l’appelle Casey Jones… Cet événement qui relève du fait divers va pourtant permettre à Jones de passer à la postérité. En effet, son histoire va inspirer la chanson The ballad of Casey Jones, sans doute écrite et chantée pour la première fois par Wallace Saunders peu après le décès de Jones (même si la première version écrite n’apparaîtra qu’en 1908). La ballade gagne rapidement en popularité, elle se propage dans des années 1910 et de nombreux artistes la mettent à leur répertoire (le titre peut varier, Casey Jones, KC Jones, Kassie Jones), dont des songsters et des pionniers du blues rural comme Furry Lewis et Mississippi John Hurt. Mais on la retrouvera dans de nombreux autres styles dont la country, le rock, la pop et même le jazz (Sidney Bechet)… La Mississippi Blues Trail a donc jugé qu’il importait désormais de rendre hommage à Casey Jones, en lui érigeant le 23 mars dernier une plaque commémorative à Water Valley, où il a vécu et travaillé (et où se trouve le Water Valley Casey Jones Railroad Museum). En outre, le 20 avril prochain, l’association fera de même à Greenwood pour les principaux animateurs de stations radiophoniques qui ont favorisé le développement de la musique afro-américaines dans l’État, mais nous y reviendrons plus longuement prochainement.