Hommage à Jacques Demêtre
05.11.2024
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Intitulé Born In Chicago, d’après le titre d’une chanson écrite par Nick Gravenites pour le Paul Butterfield Blues Band, le film explique pourquoi et comment un groupe de jeunes musiciens locaux, dont Michael Bloomfield, Steve Miller, Elvin Bishop, Mark Naftalin, Barry Goldberg, Charlie Musselwhite, Corky Siegel et Nick Gravenites, dont certains vivaient à Lill Valley, se sont emparés du style de musique blues, l’ont développé localement avant de rayonner dans tous les États-Unis, à destination d’un public majoritairement blanc, alors que le public noir était en train de s’en détourner au profit de la soul.
Les directeurs du film John Anderson et Robert Sarles en profitent pour remettre en cause l’idée généralement admise que le blues a été relancé aux États-Unis dans les années 1960 via le succès des Rolling Stones. Tous les jeunes musiciens cités ont eux aussi séjourné à Chicago, sont allés écouter les grands noms du blues, Muddy Waters, Howlin’ Wolf et consorts dans les clubs, et ont appris à jouer en puisant aux meilleures sources, lançant ainsi un processus qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui.
Le succès du premier disque du Paul Butterfield Blues Band en 1965 et les concerts que le groupe a donnés ensuite sur la Côte Ouest ont à leur tour influencé de nombreux jeunes aspirants musiciens, et ont incités les promoteurs à faire venir les artistes originaux, Muddy, Wolf et B.B. King parmi d’autres.
Une première version du film, dirigée par John Anderson, est sortie en 2004, reproduisant un concert réunissant une partie des musiciens cités plus haut, avant de devenir un documentaire, sorti sur les écrans comme tel en 2013, jusqu’à la version finale qui sort donc le 11 octobre sous la direction de Robert Sarles.