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Brèves / 01.08.2007

Bill Perry, 1957-2007

Le guitariste new-yorkais Bill Perry nous a quittés le 17 juillet 2007 des suites d’une crise cardiaque. Agé de 49 ans, il avait commencé la guitare à 6 ans, et aimait raconter comment son grand-père lui faisait écouter Muddy Waters en cachette de sa grand-mère, pieuse organiste à l’église. Ancien accompagnateur de Richie Havens puis de Levon Helm et Garth Hudson (The Band), il sort au milieu des années 1990 un premier album en solo, “Love Scars”, vite repéré et réédité sur un label d’envergure alors en plein développement, Pointblank (filiale de Virgin, avec à son catalogue son ami et modèle Johnny Winter). Pointblank produit un second opus, “Greycourt Lightning”. Malheureusement, le blues-rock de cols bleus qu’interprète Bill (avec Johnny B. Gayden, l’ancien bassiste d’Albert Collins) n’a pas longtemps les faveurs des majors : le troisième album, un live enregistré dans une des plus fameuses tavernes new-yorkaises, le Manny’s Car Wash, sort sur le petit label du club et n’est repris par Virgin qu’en France. On y trouve pourtant notamment des interprétations de Hendrix (All along the watchtower et Little wing) d’une intensité et d’une beauté épique rarement égalées après Jimi lui-même. Dans les années 2000, Bill Perry publie quatre CD : “Fire It Up” produit par le guitariste Jimmy Vivino, “Crazy Kind Of Life” où il retrouve Richie Havens, puis “Raw Deal” et “Don’t Know Nothing About Love” produits par son hyperactif ami de longue date Popa Chubby. Tous ces disques sont distribués en France par Dixiefrog, qui apporte toujours un plus (pochettes retravaillées, morceau bonus sur le dernier CD) et permet à Perry de tourner régulièrement chez nous, pour le plus grand bonheur de nombreux fans qui se délectent de ses prestations scéniques toujours incendiaires. Ces CD sur Blind Pig / Dixiefrog laissent pourtant certains fans de la première heure sur leur faim, tant ils enferrent Perry dans le créneau d’un blues-rock basique, alors que l’artiste laissait occasionnellement entrevoir d’autres promesses (l’acoustique, une attirance pour la world music). Bill Perry, excellent musicien, personnage éminemment sympathique, part donc trop tôt, sans avoir pu déployer toutes les facettes de son grand talent. Soul bag avait rencontré Bill Perry à deux reprises (voir n° 150 et 164) et ne l’oubliera pas.