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Live reports / 11.06.2025

Bilal, New Morning, Paris, 2025

29 mai 2025.

Deux ans après une prestation renversante au même endroit (Soul Bag y était : soulbag.fr/bilal-new-morning-paris/), Bilal faisait son retour dans un New Morning comble malgré une date en plein week-end prolongé. Comme à chacun de ses passages depuis 2018, c’est avec un simple trio – inchangé depuis au moins cette date – qu’il se présente, composé de Randall Runyon à la guitare, Conley “Tone” Whitfield à la basse et Joe “Blaxx” Grisette à la batterie. Depuis son dernier concert parisien, le chanteur n’est pas resté inactif : il a publié un album live aux allures de best of, “Live At Glasshaus”, mais surtout son premier album studio depuis 8 ans, “Adjust Brightness”. 

C’est dans le répertoire de ce dernier disque que puise essentiellement Bilal pour le premier set, avec des titres comme Evr chngin nrml ou The story (une composition de Robert Glasper) quitte à déstabiliser une partie du public qui n’a pas nécessairement suivi les péripéties de sa carrière et est surprise par la dimension expérimentale des chansons interprétées. Quelques classiques s’intercalent comme le magnifique Something to hold on to et For U, mais Bilal s’amuse à les réinventer, glissant quelques phrases de Woman’s gotta have it de Bobby Womack dans le premier et enchaînant le second avec Rock with you de Michael Jackson.

Après l’ambitieux Lay around, il cède au rituel de la pause de mi-concert. Petite surprise au second acte, habituellement rétif aux reprises, c’est avec quelques phrases de We live in Brooklyn, baby de Roy Ayers – avec un clin d’œil parisien pour l’occasion – que Bilal ouvre le second set. Si Quantum universe, un des titres les plus complexes du dernier disque, est au programme, le reste du répertoire plonge plutôt dans les disques précédents de Bilal, avec les classiques Back to love, Reminisce, All matter – sans doute une des plus belles chansons de son répertoire –, Make me over et le tube Soul sista. L’agilité des musiciens qui l’accompagnent permet au chanteur de se promener librement dans ses compositions, quitte à faire monter de façon impromptue sur scène une fan qui ne se démonte pas quand il s’agit de donner de la voix face à la star !

En rappel, le consensuel West side girl, visiblement très attendu, vient mettre un point final à une soirée une fois de plus très réussie, en compagnie d’une des très grandes voix de la soul d’aujourd’hui. 

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Frédéric Ragot