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Brèves / 31.07.2015

André Fonteyne (1932-2015)

Lorsque, dans l'urgence, il a fallu réagir à la disparition de B.B. King dans le dernier numéro de Soul Bag, une évidence s'est imposée : republier l'interview accordée à André Fonteyne en 1989. Un modèle du genre. L'interviewer avait su entraîner B.B. King hors des sentiers battus, lui faire évoquer son amour du jazz et son indéfectible admiration pour certains bluesmen. Aujourd'hui, c'est la disparition de l'autre protagoniste de cet entretien que nous déplorons.

Cette interview de B.B. King avait été la première contribution d'André Fonteyne à Soul Bag. Elle fut suivie de beaucoup d'autres, des interviews toujours remarquables (Johnny Otis, Charles Brown, Carol Fran & Clarence Hollimon) et des chroniques de disques. Au fil de cette collaboration, j'ai d'abord été captivé par ses écrits (précis, concis, documentés, et témoignant d'un jugement sûr) et je n'ai pas été déçu par l'homme que j'ai rencontré ensuite fréquemment dans les festivals belges. C'était à chaque fois l'occasion d'échanges passionnants sur la musique, mais pas seulement. Car cet homme de culture – professeur de français en terre flamande, journaliste de presse et de radio – était un érudit, un passionné (de jazz, de blues mais aussi de flamenco) à l'humour pince-sans-rire très british. Et toujours d'une grande élégance.

Des problèmes de vue l'avaient empêché d'assister aux derniers festivals d'Écaussinnes et, en 2013, ses soucis de santé l'avaient contraint à cesser sa collaboration à Soul Bag. Dans le numéro 210, il avait signé des chroniques de Robben Ford, de Tampa Red & Georgia Tom et des Brecker Brothers, ultimes témoignages de son éclectisme musical.

André s'est éteint le 27 juillet à Turnhout, à l'âge de 83 ans. Nos pensées vont à son épouse, sa famille et à ses proches.

Jacques Périn