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Brèves / 29.01.2021

Alabama Blackbelt Blues

La télévision publique de l’Alabama (Alabama Public Television) a lancé une série intitulée Alabama StoryMakers. Or, il se trouve que le premier documentaire de la série, Alabama Blackbelt Blues, réalisé par Robert Clem, s’arrête sur le développement du blues en Alabama. Moins notoire que son voisin le Mississippi, l’Alabama ne manque pas de traditions musicales très ancrées dans le blues. Le film s’appuie d’abord sur des enregistrements de terrain menés par John Lomax dans les années 1930 et 1940. C’est l’occasion d’entendre des artistes aujourd’hui bien oubliés comme Harriet McClintock, Dock Reed, Vera Hall, Mary McDonald, Tom Bell, Enoch Brown… 

La lutte pour les droits civiques n’est pas oubliée, tant l’histoire de l’Alabama est liée à cette dure période : Martin Luther King y officia comme pasteur, sa capitale Montgomery fut le théâtre du fameux boycott des bus (l’affaire Rosa Parks qui refusa de céder sa place à un Blanc), les marches de Selma…

Ces faits sont toutefois assez connus, et la dernière partie du documentaire est sans doute la plus intéressante car elle se concentre sur la scène actuelle du blues en Alabama. Et force est de constater que cette scène n’est pas moribonde… On prend ainsi beaucoup de plaisir à écouter des bluesmen se produisant dans des house parties ou de petits clubs aux effluves de juke joints. Ils(elles) s’appellent Little Lee, Candy Martin Shines, B.J. Reed, Birmingham George Conner, Jock Webb, Clarence Davis, Willie King, B.J. Miller, Sam Frazier, Earl “Guitar” Williams…Tous incarnent ce blues qu’ils expliquent avec sincérité et simplicité, ce qui rend ce documentaire particulièrement touchant.

Photo : Clarence Davis. © Roger Stephenson

aptv.org/alabama-blackbelt-blues/

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