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Brèves / 11.04.2018

Yvonne Staples (1937-2018)

Difficile d’exister vocalement quand il s’agit de partager la scène et le micro avec une chanteuse du calibre de Mavis Staples ! Au contraire de ses deux aînés Cleotha (décédée en 2013) et Pervis (sur l’album Stax “Boy Meet Girl” de 1969), Yvonne Staples n’a jamais enregistré à un seul morceau sous son nom… Née en 1937 à Chicago, elle chante comme toute la famille à l’église, mais ne fait pas partie des Staple Singers à la naissance du groupe, à la fin des années 1940. S’il lui arrive ponctuellement de participer à des enregistrements, en particulier pendant le service militaire de son frère Pervis, elle doit attendre 1971 et l’album “The Staple Swingers” pour en devenir membre à part entière en remplacement cette fois définitif de Pervis, au moment où le groupe décroche son premier grand succès commercial, avec Heavy makes you happy (Sha-na-boom-boom).

 


Pops, Cleotha, Mavis, Yvonne © DR

 

Avec son père et ses sœurs, elle enchaîne les tubes, d’abord pour Stax (Respect yourself, I'll take you there, If you're ready (Come go with me)…) puis pour Curtom (Let's do it again). Elle participe aux légendaire concert de Wattstax, où les Staple Singers sont le premier groupe à se produire après l’introduction solennelle assurée par Kim Weston et les différents discours, ainsi qu’à la version de The weight partagée avec The Band qui apparaît dans le film The Last Waltz.

 


Pops, Cleotha, Mavis, Yvonne, Bagnols-sur-Cèze, 1992 © Brigitte Charvolin

 

Très proche de Mavis, plus jeune qu’elle de deux ans, elle participe à la relance de la carrière personnelle de celle-ci après le décès de Pops en 2000, assurant son management et partageant la scène avec elle. Elle était ainsi à ses côtés – mais toujours en retrait, sauf lorsque les deux complices profitaient d’un solo instrumental pour papoter ! – lors de ses prestations au festival de Cognac en 2005 ou lors de sa venue au New Morning en 2013, mais s’était retirée ces dernières années dans sa ville natale, où elle est décédée à son domicile. 

Frédéric Adrian

 


Cleotha, Mavis, Yvonne, La Nouvelle-Orléans, mai 2000 © Jacques Périn