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Live reports / 17.12.2015

You and the night and the music

Salle comble pour ce qui est désormais devenu une tradition : la soirée de fin d’année organisée, en forme de “best of”, par la radio TSF. Au programme cette année, pas moins de dix-neuf groupes ou musiciens, auxquels s’ajoutera en fin de soirée, la visite surprise de Yael Naïm. Le concept, aussi stimulant que frustrant, est inchangé : chaque artiste a droit à un ou deux titres et le tout, entrecoupé de quelques extraits de films musicaux, s’enchaîne quasiment sans pause grâce aux prouesses des équipes techniques. À l’image de TSF, la soirée, ouverte en fanfare par l’irrésistible Sacre du Tympan du bassiste Fred Pallem, mêle sans complexe les différentes tendances du jazz actuel : on passe donc sans transition du trio plutôt classique du pianiste Yonathan Avishai aux explorations du saxophoniste Sylvain Rifflet puis au jazz chanté sous influence caraïbe de Véronique Hermann Sambin

Au sein d’une programmation quasiment sans faiblesse (le jazz funk bruyant de Da Romeo & the Crazy Moondog Band, qui clôt la soirée, me laisse poliment sceptique), le public fait un triomphe mérité au jazz manouche sans tabous (un medley Hendrix !) de l’Allemand Josho Stefan, à l’hommage à Nat King Cole de l’ancien chanteur des très oubliables Hoax Hugh Coltman, au crooner moderne Anthony Strong, qui s’approprie Don’t stop il you get enough et au classicisme élégant de la pianiste-chanteuse Sarah McKenzie. Entouré d’un all-star de luxe (Yonathan Avishai au piano, Jason Lindner aux claviers, Omer Avital à la contrebasse…), le jeune batteur Daniel Freedman éblouit, mais c’est Cory Henry, le pianiste vu au sein des Snarky Puppy qui s’avère le plus impressionnant. Simplement accompagné d’un batteur, il déjoue les problèmes techniques, abandonnant un orgue réticent pour se glisser au piano pour un instrumental sous influence gospel qui présage d’un album majeur à venir.

C’est un peu sonné qu’on quitte les lieux après plus de trois heures de musique, en rêvant à ce que donnerait un tel évènement côté soul et blues…

Frédéric Adrian