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Live reports / 14.04.2022

Yeah ! Nantes You Got Soul #2, Le Ferrailleur, Nantes

24 mars 2022.

La pandémie et les contraintes sanitaires ayant obligé à deux reports en 2020 et 2021, il aura donc fallu attendre 2022 pour la tenue du second volet de cet événement que l’on espère voir s’installer durablement dans le paysage musical nantais.

Les organisateurs ont le bon goût de ne pas succomber à la fatalité du fameux quart d’heure local : il est 20h30 pétantes quand Christophe Mourot, producteur du concert, annonce Mister Tchang & Easy Money. Les premières notes retentissent dans la salle du Ferrailleur. Si le répertoire peut sembler parfois un peu convenu, la reprise du Chicken heads de Bobby Rush, l’hilarante composition Morning erection blues, l’énergie, les talents vocaux et guitaristiques de Mister Tchang ainsi que les coups de gorge de Sylvain Tejerizo au saxophone permettent de bien lancer cette édition prometteuse.

Même s’il vit en Californie, tout chez Alabama Mike évoque le Deep South dont il est originaire, depuis le délicieux gumbo qu’il a lui-même concocté pour le dîner des musiciens et bénévoles de cette soirée jusqu’à son répertoire, en passant par son accent traînant. Après une brève introduction portée par l’impeccable Soul Shot Band (Max Genouel à la guitare, Damien Cornélis aux claviers, Julien Dubois à la basse et Fabrice Bessouat à la batterie), on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Relecture inspirée et assumée du Break it up de Carey Bell, l’excellent Upset the status quo, shuffles poisseux de sa composition, M.I.S.S.I.S.S.I.P.P.I., ou puisés dans les répertoires de Big Bill Broonzy, I feel so good en mode Muddy Waters à Newport en 1960, et Elmore James, Make my dreams come true, slow blues, California blues, ou belle tranche de soul sudiste, Rock me in your arms, tous les ingrédients sont réunis pour passer un très agréable moment.

D’autant que le bonhomme, riche en anecdotes savoureuses, sait y faire pour mettre le public dans sa poche et s’appuie sur un groupe tout en talent et en détente, rodé par neuf jours de tournée à travers la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Allemagne. Si les interventions d’Alabama Mike à l’harmonica ne resteront pas dans les annales, on ne peut en dire autant de celles de Max Genouel. Toujours inspiré, créatif et surprenant dans ses chorus, il est tout simplement étincelant ! En fin de concert la ballade Can’t stay here long fait venir les larmes aux yeux de beaucoup.

Les presque deux heures de show filent à toute vitesse et le public ressort enjoué de la salle, à l’affût de nouvelles belles émotions musicales lors de l’édition 2023 !

Texte : Nicolas Deshayes
Photos © Christophe Mourot