Ludovic Louis, La Maroquinerie, Paris, 2024
15.10.2024
;
Chaque année, la salle Charcot fait le plein de rythme et de bonne humeur avec sa soirée "piano boogie woogie". Cette nouvelle édition réussie, à entendre les réactions chaleureuses du public, réunissait exceptionnellement des praticiennes du style, même s’il ne constituait pas – sauf pour la première intervenante – le menu principal de leur formation initiale. Quelques solides accompagnateurs (dont Thibaut Chopin, contrebasse ; Anthony Stelmaszac, guitare ; Drew Davies, sax…) emballaient leur allant.
Aricia Evlard © Jean-Marc Prevot
Nadine Sadarnac © Jean-Marc Prevot
Aricia Evlard (Belgique) & ses Jumpers peut être qualifiée de "pétulante", surtout dans son jeu et sa gouaille scénique, moins dans les titres chantés (aborder Mama, he treats your daughter mean de Ruth Brown n’est pas le meilleur choix). Mais elle fut rappelée avec force applaudissement.
Nadine Sadarnac (France), élève de Claude Bolling, s’attache davantage à la tradition de son maître (Borsalino), de Boris Vian et du cabaret que le boogie traditionnel.
Anthony Stelmaszac, Nicole Bednarek, Drew Davies © Jean-Marc Prevot
Elena Tourbina © Jean-Marc Prevot
Nicole Bednarek, chanteuse (France) (pianiste : Daniel Romain) puise, elle, dans le R&B 50’s. Encore faut-il en posséder le punch, ne serait-ce qu’en présence.
Enfin, Elena Tourbina (Russie), formée au classique par le conservatoire moscovite et influencée par Bill Evans côté jazz, ne s’est intéressée que récemment au boogie (elle lit de discrètes partitions) et nous savons combien ces techniques et cultures distinctes ne font pas nécessairement bon ménage. Un set plus mécanique que ressenti. Le couple coloré des danseurs The Looney Tunes fut sobre et élégant.
Un public ravi, donc, mais je ne suis pas sûr que le boogie woogie en soit sorti vainqueur.
André Hobus
© Jean-Marc Prevot