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Brèves / 29.01.2006

Wilson Pickett est mort

Pour cause de congés (mérités!), nous n’avons pas pu annoncer plus tôt, sur ce site, la nouvelle du décès de Wilson Pickett, survenu le 26 janvier dans un hôpital de Reston en Virginie.
Agé de 64 ans, le créateur de In the midnight hour, 635-5789, Land of 1000 dances ou Don’t knock my love a succombé à une crise cardiaque après avoir connu ces derniers mois des problèmes de santé.
Né le 18 mars 1941 à Prattville, en Alabama, il avait fait ses premières armes dans le gospel. Etabli à Detroit, il intégra le groupe vocal The Falcons en 1959, côtoyant Eddie Floyd, Mack Rice et Joe Stubbs (frère de Levi, des Four Tops), et connaissant un retentissant succès avec I found a love, un titre dont il est le leader et qui se hissa à la 6e place des charts R&B .
Wilson Pickett commença sa carrière solo en 1963, sous l’égide de Lloyd Price et de son label Double-L qui édita deux titres qui passèrent pas inaperçus : If you need me (repris par les Rolling Stones) et It’s too late (n° 7 en août 1963). Mais c’est sous la bannière d’Atlantic que sa carrière prendra véritablement son essor, avec des titres consacrés jusqu’en Europe et au Japon. A commencer par le fameux In the midnight hour gravé en 1965 dans les studios Stax de Memphis. Beaucoup suivirent, des originaux ou des reprises que le chant de Pickett, passionné parfois jusqu’à la transe, personnalisait totalement. C’est toujours de chez Stax que sortirent Don’t fight it n° 4 en ’65), 634-5789 (n°1 en ’66) ou 99 and a half (n°13 en ’66), mais c’est dans les studios de Muscle Shoals qu’il produisit Land of 1000 dances (emprunté à Kris Kenner ; n°1 en ’66), Mustang Sally (emprunté à Mack Rice ; n°6 en’ 66), Funky Broadway (emprunté à Duke & the Blazers ; n°1 en ’67)… Nous pourrions égrener longtemps la longue liste des succès obtenus par Pickett sur Atlantic (jusqu’en 1972), puis sur RCA (1973-1974), avant qu’ils ne s’espacent de plus en plus sur Wicked (1975-76), Big Tree (1978), EMI America (1979-80), Motown (1987).
Devenu l’une des grandes stars de la soul music, Wilson Pickett s’était forgé la réputation – méritée – d’une véritable “bête de scène », amenant souvent son auditoire au bord du paroxysme. Il se forgea aussi la réputation tout aussi méritée d’être un « méchant, un « affreux ». Ce qui lui valut le surnom de « Wicked Pickett », dont il n’hésita pas à baptiser un de ses albums ou son éphémère label discographique. Mais ce caractère ombrageux et ses accès de colère le conduisirent aussi en prison en 1994 pour voies de fait.
Son dernier album, « It’s Harder Now », produit en 1999 par Jon Tiven pour le label Bullseye/Rounder, avait prouvé qu’il n’avait rien perdu de sa fougue.