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Chroniques / 15.03.2020

Victor Puertas & Max Genouel, Recording Session

Si le nom de Victor Puertas est cité en premier sur la pochette, ce disque est partagé quasi équitablement entre Max Genouel et lui. Instrumentalement, les deux sont au même niveau d’excellence. On connaît le talent supérieur de Victor à l’harmonica, toutes ses interventions sont ici remarquables, au diatonique comme au chromatique, mais aussi aux claviers, piano et orgue, auxquels il consacre une grande part de ses efforts dans la session. Est-ce pour cela qu’on l’entend moins qu’on aurait pu le souhaiter à l’harmonica ?

À la guitare, Max prend plus d’épaisseur à chaque sortie, livrant encore un festival d’éclectisme, d’autant plus impressionnant qu’il reste dans le ton et le bon goût. Jump, blues, soul, rock ’n’ roll, ses riffs frappent juste et les phrases rythmiques méritent l’attention à l’égal des solos. Au chant, Victor est soulful tandis que Max est plus dans l’énergie, même s’il arrive à la canaliser comme sur le blues lent repris à T-Bone Walker Here in the dark. Chuck Berry, avec You can’t catch me en mode country blues, Sam Cooke avec Mary Lou et Bobby Blue Bland avec Members only qui ne décolle pas autant que souhaitable, Earl Hooker avec le titre clin d’œil Senorita Juanita, sont les autres auteurs sollicités.

Ce sont les originaux qui retiennent le plus l’attention, l’instrumental jump Hard wood, les blues et rhythm and blues No one like you, Devil’s night, My baby used to love me, Good days are gone, Next door neighbor. Leurs ambiances baignent dans une menace sourde, zébrées d’éclats de guitare, de solos d’harmonica venus de l’espace, de coups de gorge autoritaires, remplis de références aux héros des deux leaders et de leurs complices, Julien Dubois à la basse et Hugo Deviers à la batterie. Un premier disque qui en appelle d’autres.

Christophe Mourot

Note : ★★★★
Label : Autopublié
Sortie : 15 mars 2020

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