Porretta Soul Festival 2025
21.08.2025
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27 mars 2025.
Après un passage remarqué au Megève Blues Festival l’été dernier, Vanessa Collier donnait enfin son premier concert parisien au Jazz Club du Méridien, répondant à l’attente de ceux qui avaient apprécié ses albums personnels, tous gratifiés d’un 4 étoiles dans Soul Bag !
Avec un lumineux sourire dont elle ne se départira jamais, la jeune saxophoniste impose instantanément un rapport de proximité avec le public par le naturel de ses apartés en forme de confidences, mais c’est à travers la musique, bien évidemment, qu’elle convainc définitivement. Sans se cantonner à un genre particulier, navigant avec aisance entre soul, jazz, blues, rock et funk. Sans se concentrer non plus sur son dernier album mais en puisant dans toute sa discographie, entamée en 2014.
Même si elle n’est pas accompagnée par Laura Chavez, comme sur la plupart de ses disques, elle a trouvé un guitariste remarquable en la personne de Mighty Mike Schermer (ex-Elvin Bishop ou Marcia Ball et auteur d’albums avec la bande des Greaseland Studios). Discret mais pas effacé, ses interventions furent toutes appréciables. La rythmique était assurée par le bassiste Justice Guevara et le batteur Byron Cage que Vanessa avait côtoyé au sein du band de Joe Louis Walker (où elle se fit connaître).
Par deux fois, elle privilégia guitare et bottleneck, donnant une saveur country à Bloodhound. Mais le saxophone alto est bien sa meilleure arme pour exprimer sa singularité, tout comme sa voix assez haute et flexible et ses compositions personnelles, comme Take me back émaillé de soul clapping, Whisky and woman ancré dans le blues, la soul ballad What make you so beautiful, Iranus avec ses ruptures rythmiques. La palme revenant au jazzy Just one more, superbement chanté et assorti d’un solo d’alto renversant. Les rares (trois) reprises étaient réservées au second set avec When love comes to town, emprunté à U2 et B.B. King, une version furieusement swinguante du Natural ball de T-Bone Walker et, en rappel, une réappropriation de I can’t stand the rain, le tube d’Ann Peebles. Il avait été précédé de Tongue tied, une pièce funk digne de James Brown-Maceo Parker, où tous se surpassèrent.
On espère revoir Vanessa Collier en France sur de plus grandes scènes (pas trop grandes quand même !), car son talent comme sa personnalité méritent d’être découverts. Et merci au Jazz Club Étoile pour cette première parisienne.
Texte : Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
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