Toute la rédaction de Soul Bag vous souhaite une très belle année 2014. Que vos souhaits soient comblés et que la musique nous unisse tous ! Et pour bien débuter cette année, évoquer des anniversaires nous semble à la fois symbolique et tout indiqué. Surtout quand cela porte sur des secteurs comme les labels discographiques et la presse, peu « gâtés » par la conjoncture depuis quelque temps…
– Commençons avec le fameux label Blue Note, qui fête en 2014 ses soixante-quinze ans d’existance, une longévité peu courante pour une marque… Et ce pratiquement jour pour jour, le label ayant été créé le 6 janvier 1939. Ce jour-là, deux semaines après les avoir vus en concert, Alfred Lion, l’un des deux fondateurs avec Francis Wolff, fait entrer en studio les deux pianistes de boogie-woogie Albert Ammons et Meade Lux Lewis pour ce qui restera donc comme la toute première session de la marque. Bien entendu, Blue Note sera ensuite plus associé au jazz, mais son catalogue n’a jamais négligé les autres genres de la musique-afro américaine. D’ailleurs, le concert « inaugural » de cette commémoration, programmé ce 8 janvier à New York, comprendra Robert Glasper. Il faudra rester attentif aux sorties, avec des nouveautés, une centaine de rééditions et un livre attendu à l’automne. Enfin, Paris accueillera en novembre un festival Blue Note. Affaire à suivre.

– Pour sa part, éditée par le Center for the Study of the American South à l’université de Caroline du Nord, la revue trimestrielle Southern Cultures a été fondée en 1993. Comme son nom l’indique, elle s’arrête sur tous les thèmes liés à l’histoire et à la culture du sud des États-Unis, son contenu étant réalisé par des enseignants, des chercheurs et autres historiens garants d’une grande qualité rédactionnelle. S’agissant d’une revue universitaire, elle fête son anniversaire sur une année dite académique (2013/2014). Et le prochain numéro à paraître au printemps 2014 promet d’être assez exceptionnel : il sera en effet articulé autour du roman The Help, publié en 2009 par Kathryn Stockett, et qui décrit la vie de domestiques afro-américains travaillant dans des familles blanches à Jackson (Mississippi) au début des années 1960. Bien que controversé (l’auteur a été accusée de s’être inspirée de l’histoire d’une relation sans l’en informer), le livre n’en fut pas moins un succès phénoménal sans quasiment bénéficier de promotion : cinq millions d’exemplaires vendus en deux ans (plus du double au total), cinquième plus forte vente sur Amazon en 2009, best-seller du New York Times en 2010, sans compter plusieurs prix et une adaptation cinématographique… Il a d’ailleurs été traduit en français en 2010 sous le titre La Couleur des sentiments, et le film homonyme (tourné à Jackson et à Greenwood) a également été très bien reçu en France. Signalons enfin que l’université (University of Carolina Press) propose en édition un catalogue de tout premier ordre, avec de nombreux livres susceptibles d’intéresser nos lecteurs (l’un des derniers en date est signé William Ferris : The Storied South – Voices of Writers and Artists).